En ces temps de grande déprime, il est difficile de parler ou de penser à autre chose qu’à ce maudit virus qui a mis le monde à genoux, et fait douter les plus puissants de la planète. La vie a brusquement chaviré en ce mois de décembre 2019 où le premier cas a été connu dans la lointaine Chine.
Ensuite et comme une traînée de poudre, la maladie a traversé les pays et les continents, sans discontinuité sans distinction. Tout le monde y est passé et tout le monde ne pouvait que constater les dégâts. Certes, certains se sont un petit peu mieux débrouillés, mais en général le monde a cessé de tourner. Car au delà de la maladie, l’avenir est enveloppé dans un grand point d’interrogation. Demain est difficile à cerner, car le présent est impossible à dépasser, à dompter, à contrôler.
L’impuissance est totale et les divisions le seul dénominateur commun. Division entre les pays, entre les politiques, mais aussi entre les scientifiques. Personne n’est d’accord avec personne et chacun a sa façon de faire et de voir. Ainsi, dans les pays de cette planète apeurée et figée, chacun a opté pour sa sortie de crise. Qui pour le confinement et qui pour le dépistage à grande échelle et qui pour l’infection maximale pour immuniser la population en général.
Des choix qui diffèrent, car tout simplement personne n’a le choix qu’il faut, à savoir un vaccin ou un traitement fiable face à ce virus. La communauté scientifique s’est retrouvée totalement désarmée face à une maladie qu’on découvre au jour le jour et qu’on n’arrive pas à cerner, ni à cerner son évolution. Une impuissance qui renseigne à quel point l’humanité, malgré tous les développements qu’elle a enregistrés, reste très vulnérable.
Une vulnérabilité qui inquiète dans ce cas présent, mais aussi et surtout dans le futur proche. Un prochain virus, un peu plus compliqué, un peu plus difficile à cerner et un peu plus létal, aura vite fait de balayer une bonne partie de l’humanité. L’homme qui s’est vite retrouvé débordé par le coronavirus, ne saurait faire face à la prochaine épidémie.
Le monde ne pourra se relever ni sur le plan sanitaire, ni sur le plan économique. Toutes les valeurs exploseront en plein vol et chacun ne pensera qu’à sauver sa peau et à s’entretuer pour ce qu’il croit être son salut. Enfin, tout indique que si le présent n’est pas gai, l’avenir ne sera que morbide.
Il est presque devenu impossible de rêver à rêver. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Des condamnés.
Par Abdelmadjid Blidi