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Quand l’irresponsabilité devient la norme
Les chiffres sur la contamination sont toujours rassurants et sont toujours en dessous des 200 cas par jour. Les décès quant à eux varient entre 2 et 6 et restent dans tous les cas en dessous des 10 par jour. Les hôpitaux et services dédiés au covid voient le nombre des lits de moins en moins occupés, et ainsi le personnel médical loin du stress vécu au début de la pandémie le printemps dernier et aussi pendant la deuxième vague où le nombre des contaminés avait dépassé les 1000 par jour.
Enfin, et pour nous résumer, la situation est plus que rassurante et le tableau presque idyllique. Elle l’est tellement que les citoyens, du moins une bonne partie d’entre eux, sont quasi convaincus que le virus n’existe plus, qu’il a disparu et ne circule plus. Et ainsi on a décidé de ne plus se plier aux recommandations et ne plus respecter aucun des gestes barrières. Ni port de masque, ni distanciation physique et de moins de moins d’utilisation de gel et de lavage de mains.
Les cafés sont revenus à leurs vieilles habitudes. On fume cigarette après cigarette, la fumée enveloppe les lieux, les tables sont presque collées les unes aux autres. Le remplissage à 50% des capacités et la distance d’au moins un mètre sont loin d’être respectés. Dans les grandes surfaces, les superettes ou les transports urbains et inter-wilayas, c’est malheureusement le même constat et la même insouciance et la même inconscience.
Et tout cela n’est rien face à ce que l’on voit depuis peu avec le retour des marches hebdomadaires du hirak. Ce hirak qui nous a habitués pourtant, à ses débuts à un grand civisme et à une discipline qui a émerveillé le monde entier, perd de cette rigueur et ne fait aucun cas des précautions à respecter en ce temps précis de pandémie. Un aspect que doivent revoir, avec une plus grande responsabilité, les organisateurs qui doivent travailler à marquer les distances entre les marcheurs et exiger au minimum le port du masque.
Ce n’est pas pour jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais nous avons là tous les ingrédients d’une explosion des cas et d’une aggravation de la situation sanitaire. La chose devient encore plus inquiétante quand on sait que les deux cas de contamination au nouveau variant britannique sont passés aujourd’hui à six, ce qui prouve que ce nouveau virus, huit fois plus contagieux, faut-il encore le rappeler, circule bien dans notre pays. Et ce n’est sûrement pas la timide et très réduite campagne de vaccination qui va pouvoir changer la tendance.
Par Abdelmadjid Blidi