La nouvelle génération de politiques
A quelques jours du début de la campagne électorale, les milliers de candidats aux élections législatives ont un rendez-vous difficile avec la société, en raison de la double crise sanitaire et économique que vit le pays. Il faut dire que les craintes que peuvent avoir ces candidats ne sont pas totalement fondées. Pour preuve, on ne parle presque pas de mouvements sociaux. Le Hirak hebdomadaire a focalisé, pendant longtemps, toutes les attentions et relégué au second plan les autres revendications socioprofessionnelles. Mais ne nous trempons pas, le jeudi 20 mai, jour J par excellence, qui va coïncider, cette année avec l’ouverture de la campagne électorale pour les première élections législatives de la nouvelle Algérie, a toutes les chances de passer quasi inaperçu. Habituellement les débuts de campagnes sont poussifs et il n’y a pas de raison que celle-ci fasse exception. Mais l’enjeu n’en n’est pas moins important pour les candidats qui, dans leur majorité sont novices en politique. Une première expérience qui les édifiera pour les prochains rendez-vous électoraux.
Ce qui peut, aujourd’hui suscité un espoir, c’est justement cette «immaturité» électorale de la majorité des prétendants à un poste de député. Il faut dire qu’avant ces élections précisément, toutes les tentatives de construire une alternative sérieuse ont buté devant l’égoïsme des uns et les calculs politiciens des autres. Le regard neuf des «novices» en politique, peut amener un souffle nouveau susceptible de dépoussiérer la scène publique en Algérie. Il faut dire qu’avant l’avènement de la nouvelle Algérie, la société voyait la politique comme un mirage irréel
Une question s’impose : a qui la faute ? Et bien à notre classe politique nationale, quelque peu différente de ce qui se fait de part le monde en la matière. Elle a ceci d’exceptionnelle, est que pendant des dizaines d’années, elle était obnubilée par le pouvoir. Celui-ci a toujours exercé une attirance, il faut bien le dire, problématique, à l’endroit des partis et de leurs cadres. Que l’on soit dans la majorité ou dans l’opposition, la seule chose qui valait était d’abord le pouvoir. Le citoyen et son bien être étaient accessoires. Il reste que dans cette campagne, ce n’est pas le personnel politique d’avant. Les nouvelles élites devraient être mues par la volonté de dires aux Algériens les vérités qu’ils estiment nécessaires, histoire de se prouver à eux-mêmes leur indépendance vis-à-vis du pouvoir.
La démocratie finira par devenir la règle, puisqu’il est clair que la classe politique n’en restera pas au niveau qui est le sien.
Nabil.G