Grand Alger:
Une consommation irrationnelle réduit l’efficacité du programme d’A.E.P
L’efficacité d’application du programme d’urgence mis en place en matière d’alimentation en eau potable à Alger et ses environs est réduite par une consommation irrationnelle de cette ressource, constatée les deux premiers jours de ce programme entrée en vigueur samedi, a indiqué lundi le directeur des ressources en eau (DRE) de la wilaya d’Alger, Kamel Boukricha.
Dans une déclaration à l’APS, le DRE d’Alger a regretté le fait qu’ une bonne partie des citoyens s’est orientée à «monopoliser l’eau» à travers un stockage excessif. «Au vu de l’utilisation irrationnelle de l’eau dont fait preuve certains citoyens, même toute l’eau du monde ne suffirait pas à contenter la demande», a-t-il argué. M. Boukricha a lié le problème du faible débit de l’eau dont se plaignent les citoyens habitant dans certaines localités de la capitale (Bachdjarah, Birkhadem, Bab Ezzouar, Bordj El Kiffan, Ain Naadja….), au fait que les locataires des étages inférieurs des immeubles ne ferment pas leurs robinets durant toute la plage horaire qui est réservée à leur quartier. A propos de la plage horaire d’A.E.P, il a estimé que le wali d’Alger, Youcef Chorfa, a été «très clair dans ses déclarations par rapport au nouveau programme de distribution d’eau potable dans la capitale et ses environs». «Le wali n’a jamais dit que le citoyen aurait de l’eau de 6h du matin jusqu’à 18h mais plutôt entre 6h et 18h, ce qui change tout», a-t-il tenu à expliquer. Ce qui signifie, selon lui, que certains habitants auront de l’eau pendant six heures, d’autres pendant sept heures alors que pour une partie de la population l’eau ne coulera plus dans leur robinet au bout de deux heures. Ainsi, les habitants des appartements situés au rez-de-chaussée d’un immeuble auront de l’eau dans leurs robinets plus tôt que ceux qui sont au 5e ou 10e étage. Plus on habite près du château d’eau, plus on est alimenté rapidement. S’exprimant sur l’absence de l’eau dans les robinets des habitants de Ain Benian (Ouest de la capitale) depuis plusieurs jours, M. Boukricha a justifié cela par «un problème technique qui est en phase de résolution», évoquant «des bouchons d’air dans les canalisations qui sont à l’origine de ce problème». Il a fait savoir, en outre, que l’apport des 3 stations de dessalement qui devraient entrer en production dans les mois prochains (entre juillet et août, selon le ministère des Ressources en eau) ne suffirait pas, avec le niveau de consommation actuel, à couvrir le déficit dont souffre la région d’Alger et ses environs, estimé, selon lui, à 475.000 m3/jour.