Pour faire face à l’afflux des personnes atteintes du coronavirus et alléger les hôpitaux qui se retrouvent sous une forte pression depuis l’arrivée de la troisième vague en Algérie, le Professeur Kamel Sanhadji a proposé d’aménager des structures dédiées à la prise en charge des patients nécessitant une hospitalisation.
Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le Pr Sanhadji a indiqué que la multiplication des chiffres était prévisible d’autant que le variant Delta est connu pour sa forte propagation. «La contamination par le variant Delta peut être multipliée par huit, par conséquent, les personnes vulnérables sont les plus touchées et sont celles qui se retrouvent ensuite dans les services de réanimation», a affirmé celui qui occupe la fonction de président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Il a affirmé, dans le même contexte, qu’il «faut ouvrir quatre grands centres, comme la Foire, au niveau de l’Est, de l’Ouest et dans le Sud du pays et les équiper par les équipements nécessaires à la lutte contre le coronavirus dont l’oxygène». Dans le même sillage, il a plaidé pour mettre en place dans ces centres des boxes, des milliers de lits, la tuyauterie pour la circulation de l’oxygène ainsi qu’une centrale de production d’oxygène qui empêchera de recourir à des camions transporteurs de cette matière. Pour le Pr Sanhadji, équiper ces grands centres en centrales de production d’oxygène va régler le problème de transport, régler le problème de la vétusté des installations dans les hôpitaux et avoir un meilleur isolement des patients. «Dans ces centres, l’oxygénation et le confinement des patients seront mieux gérés et permettront surtout au personnel soignant qui est à bout et à genou, mobilisé depuis plus d’une année, à faire des équipes de rotation», a-t-il proposé.
Le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire a affirmé que notre système de santé aurait pu s’inspirer dans ce qui se passe ailleurs, notamment en Europe en termes de lutte contre la pandémie de la Covid-19.»Ça aurait été une source d’inspiration extraordinaire où les solutions étaient plus relativement à notre portée. On aurait pu avoir le temps de mettre des chapiteaux pour la prise en charge des patients», a-t-il estimé.
Par ailleurs, le Pr Sanhadji a évoqué le rôle que joue l’Agence nationale de sécurité sanitaire dans la lutte contre la pandémie. Il a précisé que celle-ci a mis en place un certain dispositif et réuni un certain nombre d’experts de plusieurs horizons, pas uniquement des médecins. «L’Agence de médicament réunit des experts de plusieurs spécialités afin de participer à la stratégie de veille, de concertation et d’expertise par rapport à cette crise aussi bien à court, à moyen et à long terme», a-t-il affirmé. Plaidant pour la réadaptation du plan de lutte contre la pandémie, le Pr Sanhadji a appelé à accélérer la cadence de la vaccination afin d’atteindre l’immunité collective. Il a ensuite proposé d’inoculer «une seule dose aux personnes ayant déjà contracté le virus», précisant que «des études prouvent l’efficacité de cette pratique et qu’il faut élargir la vaccination aux enfants».
Samir Hamiche