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BUREAUCRATIE Le message fort de Hamdani à ses directeurs de wilayas

Il est nécessaire de rompre avec les vielles pratiques bureaucratiques qui entravent le secteur de l’agriculture et de sortir sur le terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement des projets en cours. C’est en effet, le message envoyé jeudi à Alger, par le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhamid Hemdani, aux directeurs agricoles de wilaya.

«J’ai remarqué qu’il y a des responsables locaux quasiment absents sur le terrain dans certaines wilayas où les agriculteurs sont livrés a eux même sans aucun accompagnement», a averti M. Hemdani, dans son intervention tenue lors d’une réunion d’évaluation de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route 2020-2024. Selon le ministre, «certains refusent même de recevoir les agriculteurs et les éleveurs ne serait-ce qu’une fois par semaine alors qu’ils sont censés les recevoir tous les jours».

Dans le même le sens, il a estimé que les responsables locaux dans certaines wilayas sont encore loin des objectifs tracés dans le cadre de cette feuille de route notamment en ce qui concerne l’application du dispositif relatif à l’aliment de bétail subventionné (son et orge) et l’électrification des exploitations agricoles. Ainsi, indique-t-il, la mise en œuvre de cette feuille de route (qui concerne entres autres la préparation de la campagne labour semailles, la récolte et l’électrification), ne devrait pas se transformer en un slogan creux, à cause des contraintes bureaucratiques, mais elle doit se traduire sur le terrain à travers des actions concrètes pour répondre aux attentes des pouvoirs publics qui misent beaucoup sur le secteur pour diversifier l’économie nationale et réduire les importations.

«La feuille de route devrait également répondre aux attentes des agriculteurs et des partenaires du secteur, a-t-il ajouté. M. Hemdani, a affirmé en outre que cette rencontre avec les cadres et les acteurs du secteur activant au niveau local et national avait justement pour objectif de faire le point sur l’état de l’avancement des projets inscrits dans la feuille de route tracée depuis six mois par son secteur. Il s’agissait, explique le ministre, de la première rencontre consacrée entièrement à l’électrification, qui a associé en plus des acteurs de son secteur, des responsables de la Société algérienne de distribution de l’électricité et de gaz (SADEG). Le but, a-t-il poursuivi, c’est de «coordonner nos actions afin d’accélérer le raccordement électrique des exploitations agricoles à travers toutes les wilayas du pays».

Le ministre a souligné par ailleurs sur la nécessité des évaluations périodiques des projets sur le terrain, estimant qu’il ne faudrait pas attendre les bilans annuels ou la fin du projet pour faire le point.

«Je ne conçois pas qu’on puisse lancer des programmes sans fixer des objectifs, sans fixer la période de réalisation et sans faire des évaluations régulières sur le terrain», a-t-il déclaré à la presse. D’ailleurs, il a insisté sur le travail de proximité et l’implication effective des responsables sur le terrain afin de cerner les contraintes et de les surmonter à temps. Dans le même contexte, le ministre a insisté sur l’investissement structurel, affirmant que la signature aujourd’hui de contrats de performances entre les représentants de l’administration centrales et les responsables des services agricoles des 48 wilayas s’inscrit dans cette approche. Le but de ces contrats de performance c’est de définir le rôle des responsables et leur engagement dans la réalisation des objectifs tracés dans la feuille de route 2020- 2024 ainsi que leur disponibilité de servir les intérêts des agriculteurs, les éleveurs et de l’économie nationale», a-til conclu.

LES DSA TENUS PAR L’OBLIGATION DE RÉSULTATS

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et les directions des services agricoles (DSA) des 48 wilayas ont signé des contrats de performances visant à définir le rôle des responsables et leur engagement dans la réalisation des objectifs de la feuille de route 2020-2024. Selon le ministre, le but de ces contrats de performance était de «définir le rôle des responsables et leur engagement dans la réalisation des objectifs tracés dans la feuille de route 2020-2024 ainsi que leur disponibilité pour servir les intérêts des agriculteurs, les éleveurs et de l’économie nationale».

Pour sa part, le directeur central des statistiques agricoles et des systèmes d’information au ministère, Ahmed Badani, a expliqué que le but principal de ces contrats, élaborés de façon consensuelle entre l’administration centrale et les DSA, était de «définir une vision à court et à moyen terme sur les projets à réaliser dans un délai déterminé dans le cadre d’un engagement entre les deux parties».

Il a précisé que ces contrats de performance ont été élaborés par filière et par wilaya, pour la période 2020- 2024, ajoutant qu’il y aura une évaluation trimestrielle des taux de réalisation des projets contenus dans ces contrats par rapport aux objectifs fixés, ce qui nous permettra de statuer sur l’état d’avancement de chaque wilaya».

Il a estimé que la concrétisation de ces objectifs «nécessite une mobilisation de l’ensemble des acteurs et une implication sur le terrain».

Le Contrat de performance 2020-2024, tel que défini par le ministère, est une «déclaration l’intention conjointe et solidaire entre l’administration centrale et l’administration locale portant engagement de réalisation d’objectifs tracés par le ministère dans la feuille de route» pour cette période. Ces contrats, élaborés par wilaya et déclinés par commune, traitent de l’économie agricole, pour tout ce qui a trait aux productions agricoles, avec une attention particulière pour les produits clés concourant à la sécurité alimentaire du pays. L’objectif principal de ces contrats consiste à avoir une vision à court et moyen termes en matière de productions annuelles par wilaya et par filière pour la période 2020-2024, et ce à travers la mobilisation et l’accompagnement de l’ensemble des acteurs économiques du secteur, notamment les agriculteurs et les éleveurs, en vue d’assurer la sécurité alimentaire et valoriser les produits forestiers.

Noreddine Oumessaoud

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