Un mélange de sarcasme et de sidération était perceptible chez des adeptes de la natation, qui sont dans l’obligation d’attendre et d’espérer en se croisant les doigts pour voir, peut être, car ce n’est pas évident, leur rêve se réaliser enfin à travers l’ouverture de la piscine municipale semi olympique d’Ain El Turck. Au vu de la pénible réalité du terrain, cela ne sera certainement pas pour demain ni pour les mois à venir de l’année en cours.
En effet, lancé le 20 août 2013 par l’ex-wali d’Oran, en l’occurrence Boudiaf Abdelmalek, le projet de réalisation d’une piscine semi olympique, en plein cœur du chef-lieu de la daïra, avec un apport financier d’un montant de 12 milliards de centimes pour un délai de réalisation de 18 mois, n’a fort malheureusement pas encore vu le jour et ce … huit années après. L’entame de ces travaux de réalisation a été suspendue moins d’une année après leur lancement.
Les raisons de leur subite suspension seraient liées à la non-conformité de la charpente métallique, qui devait protéger le bassin, ont indiqué des sources proches du dossier. L’entreprise défaillante, qui s’est finalement désistée du projet, aurait entrepris des travaux sans se référer aux normes universelles relatives à la réalisation de cette infrastructure sportive, ont ajouté nos sources. Notons qu’il s’agit pourtant d’un projet, qui a été inscrit sur le plan d’action quinquennal de la daïra d’Aïn El-Turck, au même titre que 58 autres opérations, dont 18 devant en principe être réalisées durant l’année 2014.
Mitoyen au siège de l’APC d’Aïn El-Turck, qui tombe lamentablement en ruine, le chantier de ce projet, tant attendu, s’est rapidement transformé en lieu de beuverie et de rencontre pour des marginaux où les lieux sont tapissés de carcasses et autres tessons de bouteilles d’alcool. Les riverains, de la rue Pasteur notamment, qui longe partiellement le chantier en question, ont, à maintes reprises, dénoncé vainement ce triste constat et les répercussions négatives sur leur cadre de vie et celui de l’environnement.
Notons encore dans la foulée qu’une situation similairement exécrable est malheureusement aussi relevée sur le chantier, à l’arrêt depuis près de sept années également, pour des raisons inexpliquées, du projet d’aménagement de l’esplanade du 5-Juillet, située sur la rue Melinnette, dans la localité de St Germain, qui a été inscrit sur le programme PCD au cours de la même période que celle de la piscine semi-olympique. Faisant face, ironie du sort, à un CEM, ce projet, a été lancé au cours de la première semaine du mois de février 2014, pour un délai de réalisation de 18 mois, avec un apport financier d’un montant de 3 milliards de centimes, puis un avenant d’un milliard de centimes dégagé par la wilaya, a été subitement suspendu moins d’une année après le lancement des travaux.
Il s’agit, rappelons-le, d’un projet d’utilité publique, qui devait s’étendre sur 1 000 m2, relatif à la réalisation d’un espace de détente, d’une aire de jeux pour enfants ainsi que des balcons sur trois niveaux surplombant la mer. L’installation d’un mobilier urbain adéquat et d’un éclairage d’ambiance faisait également partie de ce projet au même titre que la réalisation d’un espace vert. Fort malheureusement et au grand dam de la population, l’entreprise désignée pour la réalisation de ce projet a subitement plié bagage une année après le lancement des travaux.
L’enveloppe globale de 4 milliards de centimes dégagée par la wilaya d’Oran n’aurait finalement servie qu’à la seule réalisation… d’une dizaine d’escaliers. Depuis, cette esplanade s’est malheureusement transformée en un véritable lieu de rencontres et de beuveries pour les marginaux et ce, au détriment des habitants demeurant dans ses alentours et des parents d’élèves ainsi que la direction du collège situé juste en face. Ces derniers ont dénoncé à maintes reprises ce navrant état de fait, mais sans pour autant susciter une quelconque réaction chez les autorités locales. Notons aussi que, la stèle inaugurale de ce projet, après avoir longtemps était utilisée comme urinoir pour les marginaux fréquentant les lieux en question, a été finalement enlevée par les responsables locaux de l’époque et ce, pour vraisemblablement cautionné le renvoi aux calendes grecques de cet aménagement, qualifié par la vox populi de « chimère ».
Il y a lieu de rappeler dans cette optique, qu’au cours du mois de février dernier la salle des conférences de la daïra d’Aïn El Turck a abrité une rencontre entre le Dal de la wilaya d’Oran et des représentants de la société civile. L’absence d’une gare routière dans cette daïra, a été l’un des points soulevés par un intervenant, qui a mis en exergue l’éventail de répercussions indésirables sur les usagers. Signalons à ce sujet que, annoncée neuf années auparavant par les autorités locales, la réalisation de cette gare routière n’a pas encore vu le jour. En effet, à l’instar de ses prédécesseurs, l’ex- wali d’Oran, M. Chérifi en l’occurrence, avait promis de dépoussiérer le projet en question et ce, de lors d’une visite de travail effectuée à Aïn El Turck au cours du mois de septembre 2019.
Rappelons à ce sujet qu’une superficie d’un peu plus d’un hectare, longeant partiellement le CW 84, qui traverse le quartier Bensmir, communément appelé douar Naquousse, à un jet de pierre de l’accès nord-ouest à la municipalité d’Aïn El Turck, a été retenu en 2012 pour la réalisation d’une station urbaine de transport public et ce, dans le souci de désengorger la circulation prévalant au niveau de la place Vassas où est concentrée, dans un sordide désordre, la totalité des stations terminus du transport public, qui est suscite le courroux des habitants, des automobilistes et des piétons de passage. Notons également qu’un apport d’un montant de 15 milliards de centimes a été estimé pour financer la concrétisation de cet important projet d’utilité publique, dont les travaux n’ont, à ce jour, pas encore été lancés et absurde ironie, dont la maquette a été présentée toute honte bue lors d’une réception concoctée par les responsables locaux de l’époque en l’honneur de l’ex wali d’Oran, Boudiaf Abdelmalek, qui s’est empressé de donner son aval. Un ridicule outrancier. Toujours est-il que ce projet d’une grande utilité publique, qualifié « d’utopie » par la vox populi est sans cesse revendiqué sur la place d’Aïn El Turck depuis prés d’une décennie. Abordé à ce propos lors de ladite rencontre, dont ont pris part les responsables des directions concernées, le secrétaire général de ladite daïra, a confié en substance que « le projet de la station urbaine en question a été délocalisé. Une autre superficie a été retenue pour sa réalisation, qui a été répertoriée à proximité du stade communal de football, Ahmed Zabana ». Selon notre interlocuteur, cette proposition a été adressée à l’ex- wali d’Oran.
Rachid Boutlélis