Il y a assez de garde-fous devant aboutir à une sérieuse moralisation de la vie politique. Il n’y a pas que cela, insiste le ministre, signalant le nouvel article relatif à l’adoption de la «liste ouverte». Celui-ci permet à l’électeur de choisir un candidat ou des candidats selon son ordre de préférence. Cette manière de faire contribue à la lutte contre le phénomène de la corruption électorale.
L’éradication de l’argent sale dans le processus électoral est l’un des objectifs primordiaux de l’avant-projet du code électoral. A bien lire le document envoyé aux partis politiques, des «solutions efficaces pour l’éradication de la corruption qui a entaché la réputation de l’Algérie», affirme Ammar Belhimer, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Le ministre qui s’est exprimé dans le cadre d’un entretien accordé au site d’information en ligne «DZ 54», estime que l’argent sale en politique a «miné le rendement de ses institutions, y compris les institutions élues qui ont usé d’argent sale et de corruption pour acheter des voix et les consciences et écarter les compétences intègres». M.Belhimer n’entend pas rester à un simple constat, mais va au détail de l’avant-projet de code électoral, mettant en exergue le financement sur les deniers de l’Etat des campagnes électorales de jeunes candidats, avec une limitation de la contribution des partis politiques, à l’apport personnel du candidat, aux dons en numéraire ou en nature provenant de citoyens.
Pour le ministre, il y a là assez de garde-fous devant aboutir à une sérieuse moralisation de la vie politique. Il n’y a pas que cela, insiste le ministre, signalant le nouvel article relatif à l’adoption de la «liste ouverte». Celui-ci permet à l’électeur de choisir un candidat ou des candidats selon son ordre de préférence. Cette manière de faire contribue à la lutte contre le phénomène de la corruption électorale. En plus des aspects de lutte contre les déviances politiques, Ammar Belhimer a insisté sur la «discrimination positive», au bénéfice des femmes et des jeunes, contenue dans l’avant-projet. On retiendra, à ce propos, la consécration du principe d’équité hommes-femmes au sein des assemblées élues, avec un quota d’au moins un tiers des sièges réservé aux jeunes de moins de 35 ans. Le ministre a rappelé que cette disposition qui consiste à mettre la jeunesse et la gente féminine au devant de la scène est contenue dans le programme présidentiel, notamment parmi les 54 engagements.
Répondant sans détour au « qu’en dira-t-on » sur une prétendue lutte de clans au pouvoir, le ministre a nié l’existence d’un quelconque «conflit autour du pouvoir». Il dira, à ce propos, que «c’est le pouvoir qui combat les ennemis et mène une course contre la montre pour édifier une nouvelle Algérie, novembriste d’esprit et démocratique dans la démarche». Ceux qui tentent de faire croire «le mensonge d’un prétendu conflit savent très bien que le peuple algérien, qui a élu son président de manière démocratique et transparente, lui confère la légitimité qui manquait à l’ancien régime». Pour M. Belhimer, les allégations sur l’existence de tiraillements dans la sphère du pouvoir ne sont que de «pures rumeurs visant à attenter à la stabilité du pays, semer la zizanie et le doute au sein du peuple pour justifier le concept +de la transition institutionnelle+ imposée à la Libye et à d’autres pays, à travers ce qui a été appelé +révolutions colorées+ qui ne sont en réalité que chaos et destruction massive», a-t-il insisté.
Commentant la campagne menée de l’extérieur contre le pays, le ministre la relie au rejet de l’Algérie «de chevaucher la vague de la normalisation avec l’entité sioniste». Il soulignera ce propos que «les positions de l’Algérie reposent sur les considérations du droit, de la justice et de l’honneur», et l’Algérie ne s’écartera pas de sa position et ne compromettra pas ses principes, a soutenu le porte-parole du gouvernement.
Sur les dossiers libyen et malien, le ministre a réitéré la position de l’Etat algérien à rester à équidistance des bilatéralités pour la question libyenne et son soutien à toutes les initiatives visant à faire aboutir l’étape de transition et l’application globale de l’Accord de Bamako pour la paix et la réconciliation, concernant le Mali. Concernant l’accord de normalisation Maroc-Israël, M. Belhimer considère que «ses risques ciblent en premier et dernier lieux le Maroc», saluant la position des «marocains libres qui sont contre la normalisation».
Yahia Bourit