Plusieurs facteurs sont à l’origine de la déperdition scolaire qui a touché ces deux derniers années 2% des elèves du cycle moyen et 0,11 % du cycle primaire.
Ces chiffres et les causes de ce phénomène ont été détaillés jeudi dernier par le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, lors de son intervention au Conseil de la nation. Le ministre, qui répondait à la question d’un sénateur, a affirmé que les données qu’il a avancées se basaient sur des études effectuées par son département. «Le taux de déperdition scolaire a atteint 2 % dans le cycle d’enseignement moyen et 0,11 % dans le cycle primaire durant les années scolaires 2019-2020 et 2020-2021», a-t-il indiqué.
S’agissant des causes, il a évoqué des facteurs qui ont un lien direct avec la situation familiale des élèves ayant quitté les bancs de l’école en plus d’un aspect lié à leur santé. Il cite notamment «le mariage précoce des filles, la séparation des parents ou pour cause de maladies chroniques».
Pour remédier à cette situation et lutter contre ce phénomène, en visant la catégorie des élèves de moins de 16 ans dont la scolarité est obligatoire, le ministre a affirmé qu’il faut l’implication de toutes les parties concernées. Il a annoncé, à cette occasion, le lancement d’une série de dispositions, soulignant «la nécessité d’adopter une approche sociale impliquant tous les intervenants pour contenir ce phénomène» pour réduire la déperdition des moins de 16 ans. Les dispositions prévues par le ministère concernent le volet pédagogique et les examens. «Le ministère envisage de prendre une série de mesures dont la révision des modalités d’évaluation pédagogique et des examens de rattrapage» a fait savoir M. Ouadjaout.
Il a avancé aussi d’autres mesures prévues par son département telles que la réduction du taux de redoublement, du renforcement de l’accompagnement psychologique, l’organisation de cours de soutien scolaire, le développement de l’enseignement à distance et le renforcement de l’orientation scolaire notamment vers les établissements de l’enseignement et la formation professionnels outre des mesures liées au soutien scolaire et à la disponibilité du transport et de la restauration scolaires dans les villages éloignés», a-t-il détaillé.
Pour ce qui est du taux de scolarisation, il est de de 98,7% des enfants en première année du cycle primaire durant l’année scolaire 2019-2020, tandis que le taux de scolarisation chez les enfants de 6 à 15 ans a atteint 97,36 % au cours de la même année scolaire, ajoute M. Ouadjaout.
Sur un tout autre registre, le ministre a annoncé le retour au concours de recrutement sur titre pour l’accès aux différents grades de l’enseignement, notamment pour le cycle primaire.
En réponse à la question d’un sénateur, il a affirmé que son département a décidé de rétablir ce concours compte tenu de la loi de pourvoi des postes budgétaires vacants. «Nous avons décidé de revenir aux procédures prévues par la Loi en matière de pourvoi des postes budgétaires vacants, d’autant que le concours de recrutement sur titre pour l’accès aux grades de l’enseignement, notamment enseignant dans l’école primaire, sera adopté», a-t-il affirmé. Le ministre a affirmé que ces concours doivent se baser sur un nombre de conditions telles que le mérite, de la transparence et l’égalité des chances.
«Nous veillerons à la consécration des principes de mérite, de transparence et d’intégrité dans l’organisation de ces concours et ce, en recourant à un système informatique dont l’élaboration et la mise au point sont assurées actuellement par le ministère, tout en prenant en considération les textes juridiques régissant ces concours», assuré M. Oudajout.
Plusieurs aspects doivent être pris en considération par les textes juridiques régissant les concours du secteur de l’éducation nationale. À ce propos, M. Oudajout a affirmé que «ces textes devront consacrer le principe d’égalité dans l’accès aux postes de la fonction publique, assurer la valorisation de l’expérience des enseignants contractuels et désigner ces derniers en qualité de fonctionnaires et ce, dans la limite des postes vacants qui seront annoncés».
Le ministre a précisé également à ce sujet que la prise de cette décision intervient suite «à la suspension de l’application de l’autorisation exceptionnelle relative à l’exploitation des listes de réserve des deux concours organisés en 2017 et 2018, à la date du 31 décembre 2020».
Par ailleurs, M. Oudajout a indiqué que son département a recruté, au titre de l’année scolaire 2020-2021, des diplômés des écoles supérieures d’enseignements de la promotion 2020, en ce sens qu’ils sont prioritaires.
Samir Hamiche