La volonté de l’Etat d’éviter une manipulation de la Jeunesse a été exprimée par le président à travers une augmentation de l’allocation chômage qui sera annoncée lors du prochain Conseil des ministres.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a abordé, lors d’un entretien accordé à la presse nationale, l’ensemble des sujets qui font l’actualité nationale et régionale. M.Tebboune n’a pas fait dans la langue de bois et répondu avec une sincérité, dont il a habitué les Algériens, à toutes les questions des journalistes. Il a, à ce propos, souligné la problématique des réseaux sociaux et appelé les jeunes à ne pas se laisser entraîner derrière les tentatives de manipulation politicienne, soulignant que l’Etat assurait la prise en charge des préoccupations de tous les citoyens, notamment les jeunes. «L’Etat est là pour prendre en charge les préoccupations de tous les citoyens, notamment celles des jeunes, car l’Algérie est un pays de jeunes », a-t-il affirmé, tout en mettant en garde contre «les diktats qui sont imposées en coulisses », notamment avec l’émergence des guerres, dites de quatrième génération qui renversent les pays et les peuples. La volonté de l’Etat d’éviter une manipulation de la Jeunesse a été exprimée par le président à travers une augmentation de l’allocation chômage qui sera annoncée lors du prochain Conseil des ministres. Cela en plus d’une lutte implacable contre les fauteurs de troubles cybernétiques. Il a fait état, à cet égard, de «moyens ultra sophistiqués» en possession de l’Algérie qui seront mis à la disposition de ce Pôle pénal à compétence nationale, assurant d’une politique de tolérance zéro à l’égard des tentatives d’atteinte à l’unité nationale et à la stabilité de l’Algérie. Les tentatives d’atteinte à l’Armée nationale populaire (ANP) visaient à «déposséder les Algériens de la protection», dira-t-il, non sans insister sur le fait que l’Armée est la «protectrice de la cohésion nationale et l’épine dorsale de l’Etat algérien ».
NOUVEAU STATUT POUR LE PERSONNEL SANITAIRE
Évoquant le rôle et le travail accompli par le personnel de Santé, le chef de l’Etat s’est engagé à réviser les statuts particuliers des personnels de la santé. «Nous glorifions l’armée blanche qui n’a pas manqué un jour d’offrir des sacrifices pour le citoyen algérien», a-t-il déclaré. Aussi, s’est-il engagé à «revoir les statuts particuliers des infirmiers et des médecins et de revisiter la loi relative au service civil». De même qu’il s’est dit déterminé à revoir à la hausse, en concertation avec les syndicats du secteur, les salaires de l’armée blanche, afin de barrer la route aux instigateurs et mettre en valeur les efforts et sacrifices dont ce corps a pu faire preuve. Concernant la crise de l’oxygène, M. Tebboune a expliqué que «le problème est d’ordre organisationnel et non de moyens, en raison de l’augmentation du nombre des cas covid- 19, ce qui a nécessité une adaptation avec la situation, annonçant l’acquisition de deux usines de production d’oxygène en attendant l’achat de 8 à 10 autres usines pour les mettre à la disposition des hôpitaux éloignés à l’image d’Adrar, Illizi et Tamanrasset ». A ce propos, il a annoncé l’entrée en production, la semaine prochaine, de l’usine de Bethioua à Oran qui devra produire 110.000 litres/jour et est en cours d’essai et sera mise en service à partir de la semaine prochaine en vue de satisfaire la demande des wilayas de l’Ouest. Le chef de l’Etat a indiqué en outre que l’Algérie avait importé 100.000 litres et «nous en avons commandé un million de plus».
Le président de la République a également annoncé que l’Algérie commencerait la production du vaccin anti-Corona chinois «en septembre prochain», en attendant la production du vaccin russe «Sputnik» d’ici la fin de l’année en cours.
Sur la pénurie d’eau, le problème devra été réglée l’été prochain avec l’entrée en service de plusieurs projets de dessalement de l’eau de mer, a affirmé, le chef de l’Etat, révélant qu’une décision a été prise d’alimenter la capitale à hauteur de 70% à partir de l’eau de dessalement, et ce à la faveur de la réalisation de plusieurs nouvelles stations de dessalement à l’Est et à l’Ouest d’Alger, afin de réduire à 20% le recours aux eaux de barrages.
Néanmoins, M. Tebboune n’a pas manqué de pointer le problème du gaspillage de cette précieuse ressource. Il dira à ce propos que pour de population d’Alger, la consommation «ne doit pas dépasser 650.000 mètres cubes selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)». Or, la capitale recevait avant la pénurie 1,2 millions de m3. Concernant la distribution de l’eau, le Président de la République a insisté sur l’importance de respecter les horaires de distribution de l’eau aux citoyens, mettant l’accent à ce propos sur «la nécessité de l’application stricte des horaires de distribution communiqués aux citoyens par les sociétés de distribution ». Concernant l’économie, le président de la République a plaidé en faveur de la stabilité de la législation relative aux investissements pour une durée d’au moins 10 ans. «Je n’accepterai aucun changement, notamment s’il n’est pas dans l’intérêt de l’investisseur». Il a appelé les investisseurs à s’éloigner de la politique, à lancer des projets et à bénéficier des avantages offerts, précisant que les banques sont prêtes à financer jusqu’à 90 % de la valeur de l’investissement. Dans ce cadre, le Président Tebboune a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans les industries de transformation, réaffirmant son rejet des projets qui «font de nous des otages visà- vis des étrangers en ce qui concerne les devises».
LA DIPLOMATIE ALGÉRIENNE SE PORTE BIEN
Sur la question des relations algéro-tunisienne, le chef de l’Etat a affirmé que l’Algérie refusait d’exercer toute pression sur la Tunisie et de s’immiscer dans ses affaires internes. «Nous n’imposons absolument rien à la Tunisie, nous tendons la main à ce pays frère et sommes à ses côtés dans les bons moments comme dans les pires», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «La Tunisie est en passe de parvenir à des solutions à ses problèmes», expliquant la crise survenue par «le choix par la Tunisie d’un régime inadapté au tiers-monde, mais ce qui se passe demeure une affaire interne».
Au plan des relations avec le voisin marocain, et l’offre du roi Mohamed VI faite lors d’un discours à l’occasion de la « fête du trône » au Maroc, le président de la République a rappelé qu’ «un diplomate marocain a fait des déclarations graves, suite à quoi nous avons convoqué notre ambassadeur à Rabat pour consultation, et avons avisé d’aller plus loin, mais aucune réaction n’a émané du Maroc». Quant à la cause sahraouie, le chef de l’Etat a rappelé qu’elle était entre les mains des Nations Unies, dans le comité de décolonisation, affichant la disposition de l’Algérie à abriter toute éventuelle rencontre entre la République sahraouie et le Maroc et à mettre à leur disposition tous les moyens nécessaires. Au plan international, le chef de l’Etat a révélé une sollicitation de l’Algérie pour régler la crise égypto-soudano-éthiopienne autour du barrage de la Renaissance. Il s’est dit «optimiste » quant au succès de l’initiative algérienne concernant le dossier du barrage éthiopien de la Renaissance, soulignant la nécessité d’une très large interaction de la part des parties de la crise avec cette initiative. «L’initiative est purement algérienne et non dictée», a assuré M. Tebboune lors de cette entrevue accordée à des représentants de médias nationaux. A cette occasion, il a appelé les pays concernés à «faire preuve de sagesse et de logique en vue de trouver une solution pacifique à la crise». Ce retour sur des dossiers africains démontre que «l’Algérie a aujourd’hui retrouvé sa véritable place», a-t-il souligné, précisant que lors de sa visite à Addis-Abeba, tous les présidents et les amis ont souhaité que l’Algérie retrouve son rôle de leader dans la région. «J’ai été surpris par cela, même si certains Algériens ne croient pas au pouvoir d’influence de l’Algérie, les étrangers reconnaissent son influence», a-t-il soutenu.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie était aux yeux des pays du monde «une puissance régionale» à qui on voue tout le respect, mettant en garde contre les tentatives de «minimiser » son rôle pionnier par le biais de «prescriptions édictées en coulisses» dans le but de déstabiliser le pays en exploitant ses enfants. Dans ce cadre, le Chef de l’Etat a mis en garde contre les rumeurs qui prolifèrent dans les réseaux sociaux autour de différents secteurs et exploitent la conjoncture sanitaire actuelle pour semer la «terreur » dans l’esprit des citoyens en diffusant des fake news et des vidéos truquées.