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L’universitaire Ahmed Bensaada démonte le discours de «Rachad»:
Les cinq principes du chaos

Il a estimé que ces slogans sont «en complète contradiction avec le passé politico-religieux des principales figures de ce mouvement (Rachad), de leurs relations douteuses avec la nébuleuse islamiste internationale, de leurs sympathies avec les djihadistes libyens et syriens et de leur appartenance à l’organisation islamiste internationaliste +Motamar El Oumma+ et son projet de califat +rachidiste+ ».

Le nouveau monstre idéologique qu’est l’organisation islamiste, Rachad, dirigée à partir de l’Occident ne laisse pas indifférent les intellectuels algériens en raison de l’inquiétante consonance de son discours qui veut faire revenir le pays aux années 90. Son objectif consiste à « laver » l’islamisme radical des horreurs que ces militants ont commis contre le peuple algérien.
L’un des universitaire qui a beaucoup travaillé sur Rchahd est Ahmed Bensaada. Pour cet intellectuel, auteur de plusieurs ouvrages sur les collusions entre certaines ONG occidentales et les «révolutions» qui ont secoué le monde arabe, ainsi que le mode de financement de nombreuses associations algériennes dites de Droits de l’homme, le discours de Rachad possède «une expertise dans la propagande de guerre» selon «les cinq principes énoncés par le journaliste-essayiste Michel Collon».
M.Bensaada plante ainsi le décor d’une guerre de 4e génération dont les commanditaires usent de réseaux sociaux pour attenter au moral des sociétés-cibles. L’universitaire clarifie son propos en listant les cinq principes de propagande de guerre dressée par M. Collon: «Cacher les intérêts, Cacher l’histoire, Diaboliser l’adversaire, Se faire passer pour les défenseurs des victimes, et Monopoliser et empêcher le débat’».
Dans une analyse de la situation qui prévaut en Algérie, en rapport avec l’activisme des éléments de Rachad, Ahmed Bensaada retrouve les 5 principe dans l’action du mouvement islamiste. Sur les slogans, il retient ceci : les islamistes disent «Nous ne cherchons pas le pouvoir», «Dawla madaniya, machi aaskaria’» (Un état civil et non militaire), «Nous voulons sauver notre pays de la mafia» et «Nous sommes ouverts à toutes les idéologies». Il a estimé que ces slogans sont «en complète contradiction avec le passé politico-religieux des principales figures de ce mouvement (Rachad), de leurs relations douteuses avec la nébuleuse islamiste internationale, de leurs sympathies avec les djihadistes libyens et syriens et de leur appartenance à l’organisation islamiste internationaliste +Motamar El Oumma+ et son projet de califat +rachidiste+ ». Une contradiction qui amène à se poser de légitimes questions sur une mue qui n’en n’est pas véritablement, sachant l’ADN de l’islamisme radical.
Pour le second principe «Cacher l’histoire», le Dr Bensaada a indiqué que «le mouvement Rachad s’est forgé une réputation dans la falsification de l’histoire de la décennie noire». En effet, les militants de ce mouvement «experts dans le +Qui-tu-quisme+ (…) s’évertuent à blanchir les terroristes et à noircir les militaires, à innocenter les djihadistes et incriminer l’armée algérienne». Et ce n’est pas tout, l’analyse de M.Bensaada le conduit à constater dans le discours de Rachad que «les djihadistes qui ont pris les armes ne sont que des gentils touristes qui aiment la randonnée pédestre dans les maquis algériens, alors que les militaires sont des méchants qui n’aiment pas les randonneurs», ironise-t-il, non sans souligner plus sérieux, que cette démarche relève d’une «pitoyable inversion des rôles qui ne fait que remuer le couteau dans la plaie de milliers de familles qui ont perdu des êtres chers». Pour lui, «occulter l’histoire et la métamorphoser, c’est une spécialité de Rachad».
Le troisième principe de propagande de guerre «Diaboliser l’adversaire», est, selon le Dr Bensaada, «très commun dans le discours de Rachad». Lequel tente d’explique que «le gouvernement, les militaires, les responsables, tous sentent le soufre de l’enfer» et que «rien de bon n’a été accompli et ne sera jamais accompli par eux» et qu’ «ils sont le mal personnifié». Pour illustrer son propos, l’universitaire explique : «Toute petite historiette est montée en épingle, saupoudrée de quelques +fake news+ présentées comme des vérités vraies, alimentant des heures interminables de diarrhées verbales hululées dans le cyberespace et sur Al-Magharibia, leur chaîne de propagande» Et d’ajouter : «On accuse de crimes, on invente des histoires, on exagère des évènements, on sort du contexte, on utilise fallacieusement des vidéos ou des images émouvantes tout en abusant du pathos».
Quant au quatrième principe de la liste de M. Collon: «Se faire passer pour les défenseurs des victimes», le Dr Bensaada a indiqué que «Rachad se place toujours comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin, du faible et du +zawali+, de l’opprimé et du pauvre (…) il les défend avec véhémence contre +l’ogre étatique+, ne ménageant aucun effort sonore pour ce faire». Le mouvement islamiste joue sur du velours puisque «il ne donne rien de concret, ni de tangible ou de substantiel (…) il n’utilise que sa parole, que des mots, que des palabres. Bref, que du vent», insiste M.Bensaada.
Le cinquième principe qui consiste à «monopoliser et empêcher le débat», est très visible, en ce sens que «l’organisation intégriste Rachad est omniprésent sur le cyberespace, que ce soit sur les médias sociaux ou sur la chaîne qui leur sert d’organe de presse». Cette analyse répond à pas mal de questions que les citoyens se posent en voyant le virage que prennent les manifestations hebdomadaires.

Nadera Belkacemi

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