Abordant la date-anniversaire qui cadre son discours aux Algériens, le chef de l’Etat a rappelé les sacrifices des Chouhada pour «une Algérie indépendante, gérée par ses enfants», estimant que «les enseignements de ces sacrifices prennent aujourd’hui tout leur sens au regard de ceux qui n’hésitent pas à vendre au plus bas prix cette patrie, si précieuse».
Trois grandes décisions et une détermination sans faille d’ouvrir un nouveau chapitre politique en Algérie. Dans son discours à la nation qui a coïncidé avec la célébration de la journée nationale du Chahid, le président Tebboune a montré une grande volonté d’aller au fond des choses pour aplanir tous les différends susceptibles de brouiller le message du chef de l’Etat en rapport avec l’édification de la nouvelle Algérie. Grâce présidentielle à la faveur de l’ensemble des détenus, définitivement condamnés ou en cours de jugement, dissolution de l’Assemblée nationale populaire et remaniement du gouvernement, auront été les principales annonces du président de la République, en sus de l’installation de la Cour constitutionnelle et autres observatoires et hauts Conseils prévus par la Constitution du 1er novembre 2020.
Abordant la date-anniversaire qui cadre son discours aux Algériens, le chef de l’Etat a rappelé les sacrifices des Chouhada pour «une Algérie indépendante, gérée par ses enfants», estimant que «les enseignements de ces sacrifices prennent aujourd’hui tout leur sens au regard de ceux qui n’hésitent pas à vendre au plus bas prix cette patrie, si précieuse». Rappelant les décisions prises pour soulager les plus démunis parmi les Algériens, à l’image de la défiscalisation des salaires de 30.000 et moins, et le relèvement du SNMG à 20.000 Dinars, Abdelmadjid Tebboune a souligné le fait que «l’objectif de toutes ces décisions est de faire profiter les Algériens de l’argent qui était détourné à travers la surfacturation et l’investissement dans des pays étrangers». La gestion de la Covid-19 a été citée par le président comme un bel exemple de solidarité entre Algériens qu’il a d’ailleurs remerciés pour leur patience vis-à-vis des mesures prises pour juguler la propagation du Coronavirus, «des mesures qui avaient fait l’objet de critiques à l’étranger mais qui sont aujourd’hui suivies, et nous en sommes fiers», a-t-il insisté. Annonçant à ce propos la production localement du vaccin dans un délai de 6 à 7 mois, il a affirmé qu’une «autre bataille», celle du redressement économique, soulignant les «mesures que nous avons prises, notamment de solidarité, d’aide et d’atténuation de l’incidence de la crise sur les opérateurs économiques, ont permis de surmonter cette conjoncture au moindre préjudice». Cela étant dit, le temps était venu de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement», a insisté le Président Tebboune.
Abordant les chantiers institutionnels et politiques ouverts durant la première année de son mandat, le président a annoncé sa décision de «dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN) pour passer, de suite, à des élections où l’argent, sale ou pas, n’aura point de place, des élections qui ouvriront la voie aux jeunes», exhortant ces derniers à «investir les institutions politiques à la faveur des encouragements de l’Etat, et ce à travers la prise en charge d’une grande partie du financement de leur campagne électorale». Et pour réussir ce rendez-vous électoral et éviter tout parasitage de l’action politique engagée depuis le 12 décembre 2019, le Président de la République a annoncé la signature d’un «décret portant grâce présidentielle au profit d’une trentaine de détenus, jugés définitivement, et de 55 à 60 autres, dont les jugements n’ont pas encore été rendus par la justice, et qui seront ce soir ou demain parmi les leurs».
D’autre part et affirmant «avoir pris connaissance des critiques dûment faites par les citoyens» concernant la faible performance de «certaines autorités locales et nombre de secteurs ministériels», il a indiqué avoir décidé «d’opérer un remaniement ministériel, qui sera annoncé dans les prochaines 48 heures», a-t-il déclaré précisant que ce remaniement «concernera les secteurs ayant enregistré, à notre sens et du point de vue des citoyens, des lacunes dans l’accomplissement des missions et le règlement des problèmes du citoyen».
Le chef de l’Etat annoncera également le lancement d’importants chantiers, dont celui de «la finalisation d’ici une semaine d’un premier texte permettant l’installation de l’Observatoire national de la société civile», d’un deuxième chantier pour la finalisation, dans 15 à 20 jours, des textes portant installation du Conseil supérieur de la jeunesse, et d’un autre pour «la création de la Cour constitutionnelle». Au plan de la politique étrangère, le chef de l’Etat a réitéré les positions immuables de l’Algérie quant aux soutiens des causes justes, de la Palestine et le Sahara occidental et le travail accompli sur les dossiers malien et libyen.
Anissa Mesdouf