Outre cet aspect économique crucial, le Conseil des ministres a abordé la problématique de l’argent détourné. Il a instruit, à cet effet, d’introduire des dispositions au titre de l’avant-projet d’ordonnance portant Loi de finances complémentaire pour 2021, relatives à la création d’un Fonds devant accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption.
Réunissant dimanche dernier le Conseil des ministres, le président de la République a donné d’importantes orientations et instructions au gouvernement. Si l’ouverture partielle des frontières était le sujet–phare de cette rencontre, il n’en demeure pas moins que l’essentiel du Conseil a abordé des questions prioritairement économiques. La relance du développement et la diversification des exportations en sus de la protection de la production nationale, ont constitués l’essentiel des interventions du président de la République. Il faut dire que toutes ces préoccupations convergent vers la nécessité pour l’Algérie de disposer de sa propre flotte de transport maritime, ce qui lui fait défaut présentement. A ce propos, le chef de l’Etat a ordonné «le renforcement des capacités des deux compagnies nationales de
transport maritime pour répondre aux commandes des opérateurs économiques». L’instruction présidentielle est bien à propos et le président Tebboune ne s’en contente pas, pour autant et revient sur la lutte «contre l’exacerbation du phénomène de location de containers et les énormes frais liés aux pénalités de retard découlant de leur non restitution dans de courts délais». Pour le chef de l’Etat, c’est là, l’un «des graves phénomènes qui grèvent les réserves de change du pays». A cette nécessité de réduire les dépenses en devises à travers la dotation en navire et une meilleure gestion portuaire, le président de la République y ajoute l’interdiction de l’importation de transformateurs et de groupes électrogènes produits localement.
Autant de décisions qui préservent l’intérêt économique du pays. Lequel passe également par le développement des énergies renouvelables, histoire d’économiser les milliards de m3 de gaz que consomment les foyers algériens. Sur le sujet, justement, Abdelmadjid Tebboune a ordonné «la mise en œuvre immédiate des différents axes du plan d’action proposé, notamment en ce qui a trait au développement de la production d’hydrogène vert et au lancement du projet de réalisation de 1.000 mégawatts d’énergie solaire durant l’année en cours», rapporte le communiqué du Conseil des ministres. Et sachant la nouveauté de la démarche, le chef de l’Etat préconise «d’associer les acteurs de la société civile afin de garantir la mobilisation sociétale nécessaire à la réussite de cet ambitieux projet de transition énergétique.»
Cette importante réalisation qui aura un effet de locomotive sur tout un secteur industriel et créera des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects est indexée à une autre mégaprojet qui tient à cœur au chef de l’Etat, pour son impact sur l’économie nationale. Il s’agit du développement de la mine de fer de Ghar Djebilet. Le Président a donné des directives fermes pour l’entame «de l’exploitation effective de la mine de fer de Gar Djebilet, dans les plus brefs délais et de poursuivre la mise en œuvre de tous les projets y afférents pour parachever le plan d’investissement adopté, jusqu’à atteindre les objectifs tracés en matière d’approvisionnement du marché national en acier et d’exportation de ses dérivés pour la prochaine étape». Le Président Tebboune a également ordonné de parachever tous les préparatifs du lancement du projet de phosphate intégré pour développer les ressources phosphatées naturelles au niveau de la mine de «Bled El Hedba», et du projet de développement et d’exploitation du gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa.
Outre cet aspect économique crucial, le Conseil des ministres a abordé la problématique de l’argent détourné. Il a instruit, à cet effet, d’introduire des dispositions au titre de l’avant-projet d’ordonnance portant Loi de finances complémentaire pour 2021, relatives à la création d’un Fonds devant accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption, indique le communiqué du Conseil des ministres. «Le Fonds devra accueillir les fonds et biens détournés et confisqués en vertu de décisions de justice dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption», précise le communiqué. Il convient de préciser que le Conseil des ministres a auditionné un exposé du ministre des Finances sur un projet d’ordonnance portant Loi de finances complémentaire (LFC) 2021. Celle-ci prévoit une batterie de mesures relatives à «la prise en charge des incidences de la crise sanitaire, l’appui du programme de développement dans les zones d’ombre et les dispositions législatives d’encouragement de la finance islamique et de l’investissement dans des secteurs vitaux».
Rappelant enfin que le président de la République a décidé d’une ouverture partielle de l’espace aérien. Un plan de cinq vols quotidiens de et vers les aéroports d’Alger, de Constantine et d’Oran a été proposé pour marquer la réouverture des frontières, fermées depuis plus d’un an, et ce, dans le «strict respect» des mesures préventives contre le coronavirus (Covid-19).
Yahia Bourit