L’anarchie dépassant tout entendement en termes de circulation routière et piétonnière caractérise l’essentiel de l’ambiance au niveau de la place Vassas et ses abords immédiats, sis en plein cœur du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck.
Ce piteux état de fait, additionné au squat par le commerce informel des trottoirs ceinturant les lieux en question et du diktat imposé par les taxis clandestins, contribue grandement à l’accroissement d’une situation de déliquescence dans ce secteur névralgique, qui se manifeste notamment les jours fériés et au cours de la saison estivale. Pas moins de quatre stations de transport public, dont l’une est réservée uniquement pour les véhicules taxis, sont répertoriés au niveau de cette esplanade, point vers lequel convergent des centaines de véhicules par jour pour accéder au centre de la principale commune de cette daïra.
Les autobus, les Karsans, les taxis autorisés ou illicites et autres véhicules de transport en commun clandestins, communément appelés « hacharate », contribuent grandement au triste désordre, causé à la circulation routière et même piétonnière, qui règne toute la journée autour de cette Place, zone desservant pratiquement toutes les destinations de cette région côtière en plus de la ville d’Oran. En ces temps de torpeur estivale, conjuguée avec la crise sanitaire, des dizaines de voyageurs, en famille et/ou en groupes de jeunes employés dans les différents établissements essaimés à travers ladite daïra, se retrouvent bloqués, livrés à eux-mêmes et ballottés sans ménagement, dans cette pagaille, localisée sur cette place et ses rues adjacentes.
De fréquentes altercations éclatent d’ailleurs à ce sujet entre les usagers et les transporteurs. A l’entrée de la rue de la Cave, lieu de stationnement pour les véhicules de transport public, assurant la navette entre la commune d’Aïn El Turck et celle de Bousfer, la situation est encore plus regrettable. Cette venelle étroite, loin de répondre aux normes requises pour une station, est souvent obstruée par les Karsans, dont certains conducteurs prennent souvent tout leur temps pour démarrer, créant ainsi un véritable goulot et suscitant le courroux des automobilistes, qui s’y retrouvent bloqués.
La même anarchie et les mêmes comportements condamnables des uns et des autres, sont malheureusement constatés dans l’autre station de transport des bus desservant la ville d’Oran, située de l’autre côté, à l’entrée de la rue menant au stade de football Ahmed Zabana. Ces dernières 24 heures, le désordre s’est encore amplifié et perdure jusqu’à des heures tardives de la soirée en ces lieux où des usagers tentent de négocier avec des taxieurs clandestins le prix d’une course vers Oran et/où ses villes limitrophes.
La tombée du soir constitue également le moment opportun pour un essaim de véhicules clandestins, qui se manifeste de manière synchronisée autour de cette placette, pour prendre en charge les usagers faisant encore le pied de grue. « Ils nous sont finalement très utiles, sinon comment faire pour rallier Oran et trouver un autre transport pour gagner mon lieu de résidence à Oran ?
C’est très éprouvant» a fait remarquer un trentenaire, employé dans un établissement commercial, situé dans la commune d’Aïn El Turck. Toujours est-il que le morbide parcours du combattant, amplifiant pernicieusement l’innommable anarchie dans le transport public, sur la desserte assurant la navette entre Oran-Aïn El Turck et vice versa, qui se manifeste périodiquement chaque année avec acuité durant la saison estivale, a fait sortir de leurs gonds les usagers. Ces derniers se sont rapprochés de notre journal pour exprimer, une fois de plus, leur vif désappointement sur ce problème, qui perdure dans le temps et ce, en dépit de leurs multiples requêtes adressées aux responsables concernés. « Les véhicules de transport, bus et taxis, disparaissent spontanément du paysage en milieu d’après-midi au niveau de la station terminus d’Oran, sise à proximité du siège de l’hôtel des finances. Les usagers sont dans l’expectative après la sortie des bureaux et sont ainsi dans l’obligation de se rabattre sur les taxieurs clandestins, qui proposent le double du prix réel de la course. A prendre où à laisser.
Cette situation de déliquescence extrême est à l’origine d’altercations, opposant fréquemment les usagers aux taxieurs clandestins et constituent l’essentiel de l’ambiance de ces lieux. « Cela fait trop longtemps que ce sordide manège dure, il est impératif d’y mettre un terme » se sont indignés nos interlocuteurs avant de renchérir avec dépit « nous sommes pris en otage à la faveur d’une stupide indifférence des concernés. Tout ce qu’ils ont trouvé de mieux à faire c’est de décider de délocaliser la station vers un véritable coupe gorge près de la pêcherie. Une idée géniale pour eux de gommer du paysage le sordide qu’ils ont eux même créé avec leur insolente passivité.
Nous n’avons nullement où nous abriter lors de la saison des pluies au niveau de la station d’Oran au même titre que celle d’Aïn El Turck ». Les usagers mécontents, qui ont posté des commentaires virulents à ce propos sur les réseaux sociaux, ont revendiqué l’affectation de bus pour assurer régulièrement toute l’année, conformément aux normes universelles en vigueur, la navette en question.
Le même son de cloche s’est fait entendre chez d’autres usagers au niveau de la piteuse place Vassas, sise en plein cœur du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, où est installée dans l’informel la station terminus de la navette Oran-Aïn El Turck. L’ex- wali a promis, comme ses prédécesseurs, de dépoussiérer le projet de réalisation d’une gare routière, dans le quartier de Bensmir, qui a été annoncé en plus de neuf années auparavant. «Et une chimère de plus !! Ils nous gâtent et ils s’en tamponnent fort civilement le coquillard de cette situation frisant l’aliénation » se sont exclamé nos interlocuteurs avec amertume et répulsion.
Rachid Boutlélis