Evênement

Les vrais responsables

11 septembre 2001- 11 septembre 2021. Exactement 20 ans depuis les attentats de New York qui ont frappé la puissante Amérique en plein cœur, et feront basculer le monde entier dans une logique implacable de lutte antiterroriste, alors qu’auparavant les Occidentaux regardaient faire ces mêmes groupes dans certains pays du globe, comme en Algérie, sans s’en émouvoir plus que cela. Pire encore, ils ont été, à travers leurs services secrets, derrière l’apparition de ces extrémistes, avec l’argent des pétrodollars, avec en tête les Saoudiens.
Mais depuis cette date du 11 septembre, tout allait changer, et le président G.W Bush lançait ses croisades contre le l’Irak et l’Afghanistan. Vingt ans de présence américaine dont le seul grand fait d’armes aura été la liquidation du chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden en 2011 et la fin du régime des talibans installé en Afghanistan depuis 1996 et obligé de quitter Kaboul en 2001. Des victoires grandioses, aura vite claironné la propagande occidentale. Mais il n’en est rien. Vingt ans après, en ce mois de septembre 2021, les talibans sont de retour aux affaires et ont repris en main tout le pays.
Ils ont même formé leur gouvernement, dont les personnalités les plus fortes et influentes sont encore recherchées par ces mêmes Américains et par l’ONU. Que l’on en juge. Le Premier ministre est Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche collaborateur et conseiller politique du mollah Omar. Son nom figure sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité liées aux «actes et activités des talibans». Ses deux numéros ont aussi pratiquement le même profil. Mais plus encore, le ministre de l’intérieur n’est autre que Sirajuddin Haqqani président du réseau haqqani considéré comme organisation terroriste par les Etats Unis. Alors que le ministre de la défense est tout simplement le fils du mollah Omar, longtemps ennemi juré des Américains jusqu’à son exécution en 2013.
Donc voilà où en est arrivé la machine de guerre américaine 20 ans après les attentats de New York. Exactement au point de départ, avec une défaite qui ne peut être masquée de quelque manière que ce soit. Au mieux, nous sommes en face d’un échec cuisant de la première puissance militaire au monde, qui en plus de tout cela est loin d’en avoir fini avec l’autre organisation terroriste qu’est l’Etat islamique.
De longues années de guerres et d’intrigues des politiques et des services secrets qui ont nourri et mis en branle ces groupes extrémistes, pour on ne sait quelles visées stratégiques, qui finissent toutes dans d’inévitables bains de sang qui guettent encore l’humanité.
Par Abdelmadjid Blidi

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