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Un drame qui interpelle
La mort d’une jeune étudiante dans une cité universitaire, suite à un court circuit, aura été la goutte qui a fait déborder le vase. Ce terrible drame a remis en avant la précarité et les difficultés rencontrées par nos jeunes étudiants dans ces cités où la vie n’est pas toujours rose.
Un état de fait que le Premier ministre lui même a déploré et jugé inacceptable, donnant en ce sens des instructions fermes au ministre du secteur pour «prendre des mesures urgentes de réhabilitation à l’endroit des cités universitaires qui connaissent un état de dégradation des immeubles et des équipements d’une part, et de sécuriser d’autre part les infrastructures d’hébergement, en interdisant notamment l’accès à toute personne non résidente au niveau de ces cités».
Il faut dire que ce drame a ébranlé les Algériens et en particulier ces milliers de familles dont les enfants étudient hors de leurs wilayas et qui sont hébergés dans les cités universitaires. Une peur justifiée et face à laquelle s’imposait une réaction immédiate des pouvoirs publics.
L’Université et les cités U, en plus d’être des endroits de savoir et d’éducation, sont aussi et surtout des endroits de vie et d’épanouissement, mais jamais des endroits de rencontre avec la mort, à cause d’une négligence ou d’irresponsabilité.
Et même s’il reste à relever et à saluer la réaction des hautes autorités du pays, ce qui dénote d’un nouveau mode de gestion très salutaire, il est indispensable que les décisions prises soient suivies d’effet immédiatement sur le terrain. Car ce que nous venons de vivre n’est pas et ne peut être un banal fait divers que l’on évacue de manière expéditive.
La tragédie de la jeune Nacera Bekkouche, venue de Tiaret, pour étudier et changer son statut social et le statut de sa famille, interpelle toutes les bonnes consciences, et remet sur la table avec acuité, la nécessité de revoir de fond en comble la gestion des œuvres universitaires, que ce soit au niveau de la restauration, du chauffage ou du transport, mais aussi de la sécurité de ces lieux que sont les cités universitaires où vivent des centaines de milliers de jeunes, loin de leurs parents et de leurs familles.
Le changement certes, ne se fera pas du jour au lendemain, mais il doit être engagé immédiatement, avec un suivi rigoureux et constant à tous les niveaux.
Par Abdelmadjid Blidi