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Un front commun
Le continent africain, aujourd’hui source de toutes les convoitises, veut s’émanciper de la domination étrangère et plaide pour des partenariats d’égal à égal avec les puissances du moment. Un message que semblent capter les grandes économies qui ont engagé depuis un certain temps une course effrénée pour s’implanter dans le continent.
Les Chinois, les Turcs, les Français, les Allemands ou les Américains lorgnent sérieusement du coté de l’Afrique, terre encore vierge et porteuse d’un avenir prometteur aussi bien pour les pays du continent que pour toute la planète. D’ailleurs à ce sujet, l’Afrique est le continent qui connaît des taux de croissance parmi les plus élevés au monde. Une preuve que le continent amorce une mue de grande envergure qui pourrait totalement inversé la donne pour des millions d’Africains.
L’Afrique, hier terre d’épidémies, de coups d’Etat, de famines et de guerres, changent en grande partie ses modes de gouvernance et s’ouvrent de plus en plus à la démocratie et au respect des droits humains et des libertés individuelles et collectives. Des mutations notables et remarquées qui ont encore besoin de plus de consolidation, et qui ont aussi besoin de plus de justice pour certains peuples encore soumis à la dictature du colonialisme, comme c’est encore le cas malheureusement au Sahara Occidental, pays fondateur de l’UA, et qui est en droit aujourd’hui de se libérer du joute colonial marocain.
Mais l’Afrique, d’un autre coté, ne peut avancer que par un raffermissement des relations entre les pays mêmes du continent, qui aspire par ailleurs, à avoir son siége au sein des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, et qui tend à se trouver un minimum d’unité dans la politique extérieure de ses pays, pour faire face aux grandes puissances du monde. C’est d’ailleurs, la philosophie même du dernier sommet africain en ces temps de pandémie de la covid-19.
Les Africains ne veulent pas être les oubliés de la lutte contre cette pandémie et exigent que leur soient données les mêmes chances de lutte à travers la disponibilité des vaccins en quantité suffisante. Une stratégie défendue clairement par l’Algérie, qui a salué lors de ce dernier sommet, par la voix de son Premier ministre, Abdelaziz Djerad, « la Stratégie continentale africaine commune pour faire face à la pandémie de Covid-19, qui mise sur la coopération et la coordination pour assurer le vaccin au moins aux populations du continent », une stratégie qu’il a qualifié de « précieuse initiative qui permettra aux pays du continent de coordonner leurs positions dans le cadre d’une action multilatérale »
Par Abdelmadjid Blidi