L’Etat est déterminé à récupérer les fonds détournés vers l’étranger en recourant à des outils réglementaires dans le cadre des conventions internationales.
Pour parvenir à récupérer l’argent dilapidé et détour né vers l’étranger grâce à la corruption, l’Algérie compte activer une série de mécanismes juridiques dans le cadre des conventions internationales. C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, lors de la présentation du Plan d’action du gouvernement à l’APN et adopté à la majorité.
En réponse aux questions des députés, M. Benabderrahmane a indiqué qu’une approche globale sera adoptée avec la mise en place d’une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds ont été détournés. Il a ainsi annoncé «l’adoption d’une approche globale concernant ce dossier (argent pillé) à travers la mise en place de mécanismes de coordination de haut niveau, outre le lancement d’une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds pillés ont été détournés». «Cette approche passera par «l’activation des outils juridiques disponibles dans le cadre des accords internationaux bilatéraux et multilatéraux, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption», a-t-il expliqué.
M. Benabderrahmane a annoncé, dans le même cadre, que des procédures visant la traçabilité et la collecte d’informations sur les biens ont été lancées. «Des mécanismes et des initiatives de coopération ont été activés dans le cadre d’organisations internationales spécialisées afin de suivre la traçabilité de ces biens, les localiser et échanger des informations à leur sujet», a-t-il ajouté.
Au sujet du mécanisme de règlement à l’amiable pour la récupération des fonds pillés détournés vers l’étranger, le Premier ministre a affirmé que cette procédure a démontré son efficacité dans plusieurs pays. Ce mécanisme «s’est avéré efficace dans de nombreux pays et considéré comme une pratique idéale et efficiente dans la lutte contre la corruption», a-t-il dit.
M. Benabderrahmane a tenu, cependant, à préciser que ce mécanisme ne concerne pas les personnes physiques mises en cause, ni les sanctions prononcées à leur encontre, mais concerne plutôt les personnes morales, à savoir les sociétés étrangères impliquées dans des opérations de corruption, qui ont également bénéficié de ces fonds détournés dans le cadre de transactions et de projets, objet de pratiques de corruption.
À la même occasion, le Premier ministre a réaffirmé la volonté des autorités à lutter contre la corruption, traquer ses auteurs et récupérer l’argent. Il a réitéré «la volonté de l’Etat de lutter sans relâche contre la corruption et les corrupteurs et de récupérer l’argent du peuple pillé, et ce par la mobilisation de toutes les institutions de l’Etat, y compris son poids diplomatique, dans le strict respect de la loi et de l’indépendance de la justice». Le Premier ministre a affirmé enfin que «l’Etat ne cédera sur aucun dinar volé ou détourné, ni aucune parcelle de terrain pillé ou détourné de sa vocation. C’est là une ‘Amana’ que nous veillerons tous à préserver».
Samir Hamiche