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Règlement du conflit au Sahara Occidental:
Washington soutient le processus de l’ONU

«Nous voulons voir le nom de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies dès que possible». L’émissaire de l’Onu bénéficiera de l’aide pour qu’il puisse «se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l’Algérie».

Reçu à Alger par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, s’est clairement exprimé sur le sujet du Sahara Occidental. En accordant un entretien à l’agence officiel Aps, le diplomate US envoie un message clair à l’ensemble des intervenants dans ce dossier de décolonisation. Joey Hood a expressément souligné la position de son pays qui s’appuie exclusivement sur l’Onu pour le règlement du conflit. Ce rappel qui est devenu nécessaire après les élucubrations du Makhzen marocain, a été annoncé en ces termes : «Notre position claire est : Nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est (l’approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts».
Le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient ne s’est pas prononcé sur la nature de l’accord bilatéral maroco-sahraoui. Une posture qui le met à équidistance des deux parties, mais dont on retient surtout le rôle central que devra jouer l’Onu dans ce dossier. A ce propos, Joey Hood est catégorique. «Nous voulons voir le nom de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies dès que possible», a-t-il tranché, sans nuance ni faux fuyant. L’apport des USA, à en croire son diplomate s’axera sur l’aide dont devra bénéficier l’émissaire de l’ONU pour qu’il puisse «se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l’Algérie». Le propos est très «américain» dans sa netteté. Il n’est pas enrobé de langue de bois et place l’Algérie en tant partenaire objectif des USA, mettant de fait, le Maroc dans une position inconfortable. En effet, Rabat qui accuse l’Algérie de soutenir le Front Polisario, tient dans la déclaration de l’officiel américain une réponse sanglante et un démenti ferme. Le problème dans le dossier sahraoui n’est pas l’Algérie. Cela a le mérite de la clarté.
Il y a lieu de rappeler qu’en juin dernier, le département d’Etat américain avait évoqué un changement d’approche de la part de l’administration Biden concernant la question sahraouie. «Je n’ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre de l’approche plus large de la région adoptée par l’administration précédente dans le contexte des accords d’Abraham, c’est là que l’on constate une certaine différence d’approche», avait alors déclaré le porte-parole du département d’Etat. Ned Price faisait référence à la reconnaissance par l’ancien président Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé.
Quelques semaines avant cette sortie, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également, en mars dernier, exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara occidental. Il avait par la même occasion mis en évidence le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l’ONU.
Notons enfin que le Sahara occidental avait été inscrit en 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Après la fin de la colonisation espagnole, le Sahara occidental a été occupé depuis 1975 par le Maroc, ouvertement soutenu par la France. C’est la dernière colonie en Afrique.

L’administration Biden souhaite travailler avec l’Algérie
Concernant les relations bilatérales entre les deux pays, le diplomate américain a été très clair sur les intentions de la nouvelle administration de travailler en étroite collaboration avec l’Algérie, concernant plusieurs sujets et questions régionales.
«Le Président Biden est très sérieux au sujet de travailler avec l’Algérie sur nos objectifs communs en ce qui concerne la Libye, par exemple, où les deux pays cherchent le départ des forces étrangères et le retour de la souveraineté au peuple libyen afin que (les libyens) puissent déterminer leur propre avenir», a aussi déclaré Joey Hood .
C’est aussi eu égard au « rôle de l’Algérie au Sahel et dans d’autres régions» que Washington souhaite approfondir sa coopération avec Alger en plus de «travailler ensemble pour préserver le riche patrimoine culturel» algérien, a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’Etat adjoint américain a, par ailleurs, qualifié ses discussions avec les responsables algériens, « à l’occasion de sa première visite en Algérie, de «très productives».
« Je suis très heureux d’être ici. J’ai été chaleureusement accueilli par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra ainsi que par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane et la ministre de la Culture et des arts, Wafaa Chaalal avec lesquels nous avons eu des discussions très productives sur les relations bilatérales ainsi que sur notre coopération concernant les questions régionales», a-t-il relevé.
Evoquant, par ailleurs, la Covid-19, le diplomate américain a précisé que la lutte contre cette pandémie constituait « la priorité numéro un de l’administration Biden. « «Nous le faisons en tant que plus grands donateurs de vaccins à COVAX, qui fournit des doses de vaccins à des centaines de millions de personnes dans le monde, y compris, espérons-le, en Algérie», a-t-ajouté.
Nadera Belkacemi

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