Evocation:
54ème Anniversaire de la mort du Cheikh Hamada, chantre de la chanson bédouine
La wilaya de Mostaganem, une région culturelle par excellence, a engendré des hommes de valeur qui ont brillé par leur style particulier et ont constitué des écoles, chacun dans son domaine.
De nos jours encore, nous enregistrons de grands artistes et hommes de culture dans ses différents aspects. Aujourd’hui, nous évoquons un grand chantre de la chanson bédouine, Cheikh Hamada, de son vrai nom Gouaiche Mohamed, à l’occasion du 54ème anniversaire de sa mort.
Né en 1889 dans la commune de Blad Touahria, situé à 17 kilomètres de Mostaganem, il avait connu très jeunes les affres de la colonisation après avoir adopté une position rebelle à l’égard des colons. C’est pourquoi, il décida d’aller habiter à Mostaganem, précisément au faubourg populaire et ancestral de Tijditt. Ainsi, il travaille comme docker, seul débouché à l’époque. Ayant grandi dans un milieu rural où il reçut les germes de l’art bédouin, Hamada choisit de fréquenter le grand café de Mostaganem, où se rencontraient les artistes. Subjugué par la chanson bédouine, il suivra les traces des grands chanteurs et poètes de l’époque.
Ainsi, il rassemble au contact de ces derniers un long et riche répertoire de la chanson bédouine et sort de l’anonymat pour exceller dans cet art, en adoptant un style qui lui est propre. Cheikh Hamada anime plusieurs fêtes et mariages en compagnie de flutistes dans la région de l’ouest du pays et Alger. En 1926, il enregistre son premier 78 tours en interprétant la quacida « ya ouadi ». En 1930, Cheikh Hamada anime une soirée à l’opéra de Paris (France) en compagnie de trois flutistes. Ensuite, il se rend à Berlin (Allemagne) où il rencontre le grand chanteur égyptien Mohamed Abdelwahab. En 1949, Cheikh Hamada se rend au Maroc pour chanter en public. Quand la guerre de libération nationale fût déclenchée, deux de ses enfants rejoignent le maquis et l’un d’eux est mort au champ d’honneur.
Durant un demi siècle, Cheikh Hamada a enregistré quelques cinq cents disques qui de nos jours sont encore demandés. Ainsi, ayant conçu et développé un style propre à lui, Cheikh Hamada reste le maître incontesté de la chanson bédouine. Il recevait de grands artistes algériens, tels Hadj M’hamed El Anka, Mahieddine Bachtarzi. Ils venaient puiser de son répertoire. Après son retour des lieux saints de l’islam, Cheikh Hamada rendit l’âme le 9 avril 1968.
Une salle de cinéma, située à la rue Mohamed Khemisti à Mostaganem porte son nom.
Charef.N