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En cas où le stress hydrique actuel persiste
Les horaires de distribution d’eau seront inévitablement aménagés
Les institutions qui gèrent le secteur des ressources pourront être amenées à aménager les horaires d’alimentation en eau potable à partir des premières semaines de l’été prochain.
À cause du manque de pluviométrie durant l’hiver écoulé où le taux de remplissage de la plupart des barrages d’eau n’a pas atteint des niveaux appréciables, le pays fait face désormais un stress hydrique.
À l’entame de la saison estivale prochaine et avec le manque en quantités suffisantes de l’or bleu, cette situation fait craindre l’arrivée d’une grave crise de l’eau. Pour éviter un scénario catastrophe et en guise d’anticipation, l’Algérienne des eaux (ADE), qui gère le secteur des ressources en eau au niveau de la plupart des wilayas du pays prévoit un plan de rationalisation.
Ainsi, l’ADE annonce qu’elle procédera inévitablement à la mise en place d’un plan d’aménagement des horaires d’alimentation en eau potable si le stress hydrique actuel persiste jusqu’à l’été prochain. L’éventualité de l’aménagement des horaires a été annoncée, hier, par le directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE), Hocine Zair, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Le responsable a affirmé, par ailleurs, qu’en cas d’amélioration, dans les prochains jours ou semaines, des niveaux des quantités d’eau des barrages, l’ADE ne va pas recourir à l’aménagement des horaires.
«Cette situation nous impose de préserver les réserves existantes au niveau des barrages, ce qui va se traduire inévitablement sur le terrain par une réduction des plages horaires de distribution, sauf si les réserves se reconstituent d’ici le mois de mai prochain», a-t-il déclaré.
Il a expliqué aussi que cette mesure ne touchera pas toutes les communes. Il a indiqué à ce propos que cette réduction de plages horaires se fera «au cas par cas, selon les communes et les sources de mobilisation d’eau».
M. Zair a indiqué qu’en cas où le stress hydrique persiste, les communes pourront être alimentées un jour sur deux, avant de préciser que le mois du Ramadan n’est pas concerné par l’aménagement des horaires. «Si la situation ne s’améliore pas sur les deux mois à venir, l’alimentation quotidienne qui se situe entre 10h et 18h sera réduite pour passer entre 6h et 12h voire à un jour sur deux», a-t-il précisé. En revanche, le mois sacré du Ramadhan ne sera pas concerné par ces restrictions, a-t-il assuré.
Détaillant les quantités d’eau dont dispose actuellement l’Algérie, le responsable a précisé que selon les données récentes publiées par l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), le pays enregistre une moyenne de 44 % de remplissages de barrages. M. Zair a affirmé qu’outre les barrages et les autres retenues d’eau, les stations de dessalement contribuent également à l’approvisionnement en ce liquide vital. Cependant, «les barrages et les autres eaux de surface, ne représentent que 40 % des ressources utilisées pour l’alimentation en eau potable, à côté d’autres alternatives telles que l’eau de mer dessalée et l’eau issue des forages», a-t-il dit.
La baisse des réserves en eau a poussé les autorités à réfléchir à d’autres alternatives telles que la réalisation en urgence de quatre stations de dessalement, annonce M. Zair. «Pour parer à cette situation de réduction des réserves, les pouvoirs publics viennent de décider de confier la réalisation en urgence à des entreprises publiques de quatre stations de dessalement, au niveau de Zéralda, Ain Benian, Palm Beach (wilaya d’Alger) et Bousmail (wilaya de Tipaza), a-t-il rappelé, expliquant que le but de ces projets était d’atténuer le stress hydrique au niveau de la capitale.
Chiffres à l’appui, le DG de l’ADE a rendu public les quantités d’eau produites par les stations de dessalement dont dispose le pays. Il a ainsi indiqué que le programme national actuel de dessalement est muni de 11 stations produisant plus de 2 millions m3 d’eau/jour.
Il a aussi évoqué l’effet du changement climatique qui impose de s’appuyer sur le dessalement d’eau de mer, permettant ainsi de réserver l’eau des barrages aux régions des Hauts plateaux et à l’irrigation. Il a indiqué à propos du rendement des réseaux de distribution d’eau, que près de 20 villes du pays connaissent actuellement des travaux, dans le cadre de la rénovation de leurs réseaux, dans l’objectif d’améliorer leurs rendements. Au niveau de la capitale, il l’a estimé entre 60-65 %. Pour ce qui est des fuites d’eau, M. Zair a indiqué qu’au niveau de la capitale, elles ne dépassent pas 23%.
Le responsable a fait savoir, enfin, que le coût moyen de production était de 60 dinars/m3 alors que le prix de commercialisation du mètre cube au niveau national est de 6,30 dinars, le différentiel étant compensé, a-t-il dit, par les subventions de l’Etat.
Samir Hamiche

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