Dépasser l’alibi des querelles et des luttes de clan
Malgré les discours et les recommandations des autorités concernées voulant maintenir le cap vers le développement et le progrès, la plupart des dossiers sensibles et épineux restent posés sur la table. Logements, vieux bâti, bidonvilles, suivi des grands projets, ou encore l’alimentation en eau potable ne cessent de susciter les doutes et les interrogations. En cette période de canicule, des dizaines de milliers de foyers, notamment dans la commune d’Aïn El Türck vivent le calvaire des coupures d’eau prolongées dans leur robinets. Il est vrai que l’afflux des estivants en cette période de vacances a accentué la demande et la tension sur le précieux liquide. Et comme chaque année, les responsables concernés avancent des arguments et annoncent des mesures devant permettre à court terme de résoudre la crise. Selon des observateurs avertis, dont notre confrère à Ouest Tribune, le système de distribution de l’eau potable à Ain El Turk semble lui-même gangréné par des dysfonctionnements et des paradoxes inexplicables. Tandis que dans certains quartiers l’eau coule en H24 dans les robinets, d’autres zones urbaines connaissent des coupures qui durent parfois une bonne vingtaine de jours. Comment est géré le programme de distribution de l’eau à travers les quartiers ? Qui décide du planning et du calendrier ? Sans être grand clerc en la matière, on peut légitimement condamner la négligence et la défaillance humaine dans la maîtrise de ce dossier.
L’alimentation en eau potable, tout comme, l’éradication des bidonvilles, l’aménagement urbain, la résorption de l’habitat précaire, la lutte contre le commerce illicite, l’organisation du transport public, ou l’embellissement du cadre de vie sont autant de dossiers importants que l’on ne peut traiter au seul rythme des actions ponctuelles souvent dictées par la conjoncture politique et sociale. Trop souvent, à Oran, des initiatives et des actions sont engagées sur le registre désuet des «campagnes» et des «opérations coup de poing» traduisant la culture des défaillances, voire de l’absence de politiques publiques rigoureuses et réfléchies. Et l’incapacité chronique à pouvoir assurer de véritables mécanismes de concertation et de participation des citoyens à une véritable politique de gestion de la ville reste entretenue par des adeptes de la prédation et des magouilles qui alimentent la médiocrité et la discorde pour occulter le véritable débat sur les préoccupations de la ville d’Oran et de ses habitants. Qu’il s’agisse d’une association, d’une mairie, d’un grand club sportif, d’un syndicat, ou de toute autre institution , il serait grand temps de dépasser l’alibi des querelles et des luttes de clan pour se consacrer à la résolution des vrais problèmes qui entravent le développement de la ville dans les différents domaines de la Santé, de l’Éducation, de l’Université, de la Culture et du Sport.
Par S.Benali