Les travaux de la 31ème session du Sommet arabe se sont terminés, hier, sur une forte impression d’optimisme, d’ailleurs clairement exprimée par le ministre des Affaires étrangères lors de la conférence de presse sanctionnant le Sommet.
On y apprend en effet, que les points à l’ordre du jour du Sommet ont été tous examinés. Et le consensus annoncé, il y a quelques jours par Ramatane Lamamra, s’est confirmé à travers l’adoption de l’ensemble des résolutions soumises aux chefs d’Etats arabes. Le premier constat à faire de cette rencontre inter-arabe historique est manifestement sa réussite au plan organisationnel et politique.
La réconciliation inter-palestinienne, d’ailleurs saluée par l’ensemble des chefs d’Etats, aura été un facteur clé du succès politique du Sommet. Lequel a laissé transparaître une réelle prise de conscience des conflits qui endeuillent plusieurs pays arabes, que sont la Libye, la Syrie et le Yémen. Une autre prise de conscience tout aussi salutaire pour l’ensemble des peuples de la région, tient du fait que des pays comme la Somalie et les Comores retrouvent de la considération dans les discours des leaders arabes.
On s’est en effet souvenu que le monde arabe ne s’arrête pas au Moyen Orient et à l’Afrique du nord. En cela le succès du Sommet est garanti, pour peur que l’on se mette à concrétiser sur le terrain les résolutions prises par les chefs d’Etats. Lesquels ont mis en exergue une volonté de dépasser les clivages, rapprocher les visions et par voie de conséquence, hisser l’action arabe commune au niveau des exigences de l’heure.
A côté de ce nouvel impératif qui recommande un déploiement politique, économique et social de l’ensemble arabe auprès des pays en souffrance, la cause palestinienne demeure « le cœur battant de la nation arabe » comme l’a souligné le Président Tebboune. Suivi par les Chefs d’Etats ayant pris part au Sommet d’Alger, il a été clairement relevé que la question palestinienne est toujours considérée comme centrale, malgré l’urgence des autres préoccupations qui s’imposent avec acuité à la Ligue des Etats arabes.
Retenons le propos sans concession du Président de la République qui a considéré que la population palestinienne «fait l’objet de tentatives de liquidation, du fait de la poursuite de graves violations par les forces d’occupation». La force de cette déclaration a eu un écho significatif lors des travaux du 31e Sommet de la Ligue des Etats arabes.
Les résolutions ont ainsi répondu aux préoccupations du peuple palestinien, mais pas seulement. Les leaders arabes ont également relevé la conjoncture exceptionnelle que traverse la planète et dont la principale conséquence est l’ouverture d’une faille dans l’Histoire de l’humanité. Avec l’émergence de nouveaux pôles et la perte d’influence de l’Occident, tout est possible et les Arabes savent qu’ils tiennent une chance historique qui ne se renouvellera pas à moyenne échéance. La nouvelle donne géopolitique est donc appréciée à sa juste valeur et aucun président, roi ou Emir arabes n’ignore l’opportunité formidable qui s’annonce.
Aussi, l’impératif est de rassembler les Etats arabes autour d’un ensemble de solutions pour dépasser les divergences du passé. C’est l’urgence du moment, consentent les dirigeants présents au Sommet qui saluent les efforts de l’Algérie pour l’unification des rangs arabes. Lesquels se doivent de marquer leur présence en cette 3e décade du troisième millénaire.
Le Sommet d’Alger leur en a apporté la possibilité et la communauté internationale n’en attend pas moins de la part d’une région qui a été dans le passé lointain un havre de paix de prospérité pour l’humanité. Représenté par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, invité d’honneur du Sommet, a mis en exergue le rôle de la Ligue arabe dans la promotion de la paix et du développement durable dans le monde.
Nadera Belkacemi