Déficit de compétence et d’engagement désintéressé
Il a suffi d’une grève de trois jours d’une entreprise privée chargée de la collecte des ordures pour que deux cités d’habitat à Yaghmoracen soient submergées par les ordures ménagères non ramassées.
Selon des sources communales, l’opérateur privé chargé du ramassage des déhets ménagers au niveau de ce secteur aurait arrêté son activité car il n’a pas été payé depuis plusieurs mois.
L’accumulation des ordures sur les points de ramassage a fini par créer une grande décharge à ciel ouvert à l’entrée de la cité des 350 logements.
Une décharge sauvage qui irrite les habitants car elle ne cesse, depuis des années, de se «pérenniser» en raison des débordements constants des bacs à ordures trop insuffisants pour contenir hermétiquement tous les sachets d’ordures déposés par les habitants.
Sans parler de ces individus, fouilleurs et trieurs de déchets, qui n’hésitent pas à déchirer les sachets pour récolter tout ce qui peut être vendu, notamment les bouteilles en plastiques.
Il semble même, selon quelques témoins, que ces personnes en quête d’un modeste revenu seraient désormais encadrées par la direction locale de l’environnement.
Dotés d’un gilet, ces chiffonniers recrutés devaient en principe respecter un cahier de charge les obligeant de remettre les lieux dans l’état initial de propreté, même relative, en évitant d’éparpiller les déchets sur le sol.
Malheureusement, dans ce domaine comme dans bien d’autres, tout reste encore à faire et à réformer pour assurer une maîtrise réelle et efficace de ces fonctions municipales des plus élémentaires.
Le laxisme aidant, le fléau des ordures ménagères non ramassées, des déchets et des déblais de chantier jetés n’importe où, a pris au fil des ans une ampleur alarmante, illustrant s’il le fallait les défaillances et l’incapacité chronique des APC à assumer leur rôle et leurs missions.
Habitués et lassés par ces situations récurrentes, les citoyens oranais ne cessent de s’interroger sur les raisons profondes de ces défaillances et de ces échecs à répétition.
«Pourquoi la Mairie tarde à payer ses prestataires de service, pourquoi les avoir engagés par contrat alors qu’elle dispose en principe de structures et de moyens humains et matériels pour mener cette mission…» Autant de questions posées par le citoyen profane, qui résument toute la problématique du système de gestion des affaires locales en déficit de compétences, de créativité, et surtout d’engagement dans l’intégrité et le patriotisme sincère et désintéressé…
Par S.Benali