L’ancienne gloire du club phare de la Mekerra, Hadj Hénia Hamadi est en séjour à Sidi Bel Abbés depuis mardi dernier (il prendra le vol Oran – Tunis demain jeudi). Nous l’avons rencontré le week-end dernier où il nous a fait distiller certaines anecdotes et vérités sur son ancien club de l’USM Bel Abbés. Suivons-le :
Ouest Tribune : Avant de commencer notre discussion Hadj, soyez le bienvenu sur la terre belabbésienne.
Hamadi Hénia : Merci mon fils. Je suis très ravi de revoir Sidi Bel Abbés après un peu plus de sept ans, date de ma dernière visite à SBA. Malgré le poids de l’âge et quelques petits soucis de santé, j’ai insisté pour me rendre à Bel Abbés pour me remémorer d’inoubliables souvenirs durant mon passage au sein de l’USMBA.
O.T : Avez-vous rencontré vos anciens coéquipiers ?
H. H : Absolument ! Il fallait revoir mes anciens camarades de l’équipe et les habitants de Bel Abbés qui m’ont reconnus que ce soit sur la rue ou dans la mosquée de Sidi Djillali. Pour répondre à votre question, j’ai pu revoir Khelladi, Hamri, Mehdad, Lacarne, et j’espère voir Soudani et l’ex président et frère du docteur, Mustapha.
O. T : Justement puisque vous avez cité feu docteur Abdelkader Hassani. Pouvez-vous nous parler de ce mythique ancien président de l’USMBA et pourquoi vous avez traversé tout le nord algérien pour jouer à Bel Abbés?
H. H : D’abord je vous fais une confidence que peu de gens connaissent. Feu Hassani Abdelkader exerçait le métier de médecin en Tunisie dès 1958, c’est-à-dire durant la révolution algérienne. Etant mordu de la balle ronde, il passait ses journées de repos dans les tribunes pour assister aux matchs du championnat tunisien. Après l’indépendance, il a pris les reines de l’USM Bel Abbés en tant que président. Quand il a constaté que sa ligne offensive accusait un déficit, il m’a contacté puisqu’il m’avait vu évoluer dans le championnat sous les couleurs du CS Hammam Kif après une carrière professionnelle à Montpelier et Monaco. C’est comme ça que mon histoire d’amour avec l’USMBA a commencé.
O. T : Peut-on parler des cas de vos compatriotes Sassi, Kerit et Lahmar ?
H. H : A chaque fois que le président constatait un manque dans son effectif, il me chargeait de contacter les meilleurs joueurs du championnat tunisien au point où même le fameux gardien Attouga était sur le point de signer à l’USMBA.
O. T : Revenons au présent si vous le permettez Hadj. Un mot sur votre séjour à Bel Abbés ?
H. H : Je suis très content de revoir mes anciens coéquipiers mais ça m’a fait de la peine de réaliser que certains d’entre eux sont victimes d’Alzheimer. Je cite un joueur qui j’ai entrainé en 1972 qui perd sa mémoire de temps à autre. Allah Yechafihom ! Je suis venu pour une semaine mais le vol de Tunis air a été décalé et je partirai demain jeudi en direction de ma ville Hammam Lif. A mon âge (Hénia est né en 1933, à une année avant la naissance de son coéquipier Bekkar), je vis ma vie malgré certains soucis de santé. C’est mon fils Khalif qui s’occupe de mes affaires en Tunisie. Al Hamdou Lillah.
O.T : Dernière question, pourquoi à l’âge d’or de l’USMBA, l’équipe n’a pas gagné de titre ?
H. H : On a raté le titre de justesse en 1972 quant j’étais entraineur mais le sort et certaines combines nous ont empêché du sacre. Il fallait vaincre de grandes équipes à l’instar du CRB. Quant au présent de mon équipe, je préfère me taire car c’est malheureux de constater l’Union évoluer en troisième division. Mes sincères salutations aux citoyens belabbésiens et merci à votre journal de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer librement.
B. Didéne