Sur le terrain, pas moins de 179 martyrs ont été enterrés mardi dans une fosse commune creusée dans le complexe de l’hôpital al-Chifa, a annoncé son directeur, précisant que parmi eux figuraient sept bébés prématurés qui n’ont pu être sauvés faute d’électricité pour les maintenir en vie.
La bataille de Ghaza se déplace sur le terrain juridique. Les horreurs au quotidien que vivent les Palestiniens de la bande de Ghaza justifie largement l’initiative prise par L’ONG Human Rights Watch (HRW), qui a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur le bombardement par l’entité sioniste des infrastructures hospitalières dans la bande de Ghaza, évoquant des «crimes de guerre». L’organisation a déclaré dans un rapport publié mardi et repris par l’agence de presse palestinienne Wafa que «les attaques répétées lancées par l’armée sioniste contre des installations, des équipages et des transports médicaux détruisent le système de santé à Ghaza et doivent faire l’objet d’une enquête comme crime de guerre», appelant l’entité sioniste à mettre fin «immédiatement» à ses attaques contre les hôpitaux. «Les hôpitaux, les ambulances et les établissements de santé sont protégés par le droit international humanitaire», a-t-elle rappelé, soulignant que «l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté qu’au moins 521 personnes, dont 16 assistants médicaux, ont été tuées dans 137 attaques contre les dispensaires et autres salles de soins à Ghaza jusqu’au 12 novembre».
HRW a souligné dans son rapport que «ces attaques, ainsi que les décisions de l’entité sioniste de couper l’électricité et l’eau et d’empêcher l’accès humanitaire à Ghaza, entravent gravement l’accès aux soins de santé». Récemment, le Rapporteur spécial des Nations unies sur le logement, Blakrishnan Rajagopal, a indiqué que «le bombardement systématique par les forces d’occupation sionistes des logements et des infracteurs de base à Ghaza (…) constituent un crime de guerre et un crime contre l’humanité».
«Le bombardement généralisé et systématique des logements et des infrastructures de base est strictement interdit par le droit international», a ajouté l’expert onusien, soulignant que «45 % du parc immobilier et infrastructurel à Ghaza est réduit en ruines au cours d’un mois de bombardements anarchiques». Il a fait remarquer, dans le même sens, que «les bâtiments, les hôpitaux, les ponts, les ambulances (…), ne sont pas et ne doivent pas être des cibles militaires».
Sur le terrain, pas moins de 179 martyrs ont été enterrés mardi dans une fosse commune creusée dans le complexe de l’hôpital al-Chifa, a annoncé son directeur, précisant que parmi eux figuraient sept bébés prématurés qui n’ont pu être sauvés faute d’électricité pour les maintenir en vie. «Nous avons été obligés de les enterrer dans une fosse commune», a affirmé le docteur Mohammed Abou Salmiya. «Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier, et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées» en électricité car aucune goutte de carburant n’est entrée dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre, a-t-il ajouté. Mardi, une femme et un homme en soins intensifs sont tombés en martyrs, a rapporté le docteur Abou Salmiya, portant à 29 le nombre de patients en soins intensifs tombés en martyrs depuis la coupure de l’électricité à al-Chifa samedi.
De son côté, le porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), Kazem Abu Khalaf, a indiqué mardi que la situation à Ghaza était «très difficile» suite aux agressions sionistes continues, ajoutant que la bande de Ghaza avait besoin de tous types d’aides, notamment le carburant après la mise hors service de 25 hôpitaux. Kazem Abu Khalaf a fait savoir que le nombre de victimes dans la bande de Ghaza avait dépassé les 11.000 martyrs et a fait 24.000 blessés, avec plus de 3.000 disparus, selon les données du ministère palestinien de la Santé. Il a rappelé que 70% des victimes étaient des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Il a rappelé qu’avant le début de l’agression, environ 500 camions chargés de divers types d’aides entraient quotidiennement dans la bande de Ghaza, alors qu’aujourd’hui nous n’avons même pas atteint le seuil de deux jours de camions. Dans le même contexte, il a souligné que le carburant est ce dont Ghaza a le plus besoin aujourd’hui, et le manque a conduit à la mise hors service de 25 hôpitaux sur 35 pouvant accueillir des malades et des blessés.
Nadera Belkacemi