Larbaoui conduit le dernier sprint du mandat présidentiel : travailler jusqu’au dernier instant

Pour son premier mandat, le président de la République a réussi quelques grandes avancées politiques et économiques. Sur ce chapitre, retenons le lancement de méga projets miniers et l’institution de l’allocation chômage. Bilan.

Le président de la République n’a pas annoncé son intention vis à vis de la prochaine élection présidentielle. Les Algériens ont tout de même eu le temps d’apprécier l’œuvre de l’homme et souligné les succès et les ratés d’une gouvernance qui n’aura pas été tout repos, puisque débutée dans la tumulte du Hirak et entrecoupée par la Covid-19 et une forte baisse des revenus pétroliers sur plusieurs mois. Mais au final les quatre années et demies du mandat présidentiel ont été marquées par d’importantes décisions d’ordre politique, social et économique. Il reste encore près de 5 mois avant la fin de ce mandat écourté d’un trimestre. De fait, le gouvernement de Nadir Larbaoui qui, soit dit en passant, a réussi l’exploit d’un ramadhan sans problème, s’active pour finaliser le programme présidentiel.

Dans les transports, les Travaux publics, les Ressources en eau et même dans la culture, il y a encore des projets à réaliser. L’action du gouvernement est on ne peut plus décisive. Il s’agit de donner un coup d’accélérateur durant le temps qui nous sépare de la prochaine échéance électorale majeure. Les ministres s’activent chacun dans son domaine. Les citoyens sont en attente du fameux programme AADL 3, de finalisation de chantier de travaux publics….bref, l’exécutif ne se donne pas le temps de souffler.

Le président de la République est en passe de réussir son mandat qu’on peut subdiviser en plusieurs axes. Le premier était consacré aux réformes politiques. Il fallait doter le pays d’une nouvelle Constitution, d’un nouveau pouvoir législatif, avec une classe politique renouvelée. Le second axe de l’action présidentielle a poursuivi un double objectif : remettre le pays en marche, en mettant sur pieds un nouveau modèle économique basé sur la diversification de l’économie du pays. Le lancement de grands projets dans le secteur des mines et des énergies renouvelables, la promulgation d’un nouveau code des investissement, l’encouragement de l’économie de la connaissance, bref de nombreuses pistes ont été ouvertes, avec à la clé une stratégie claire orientée vers la hausse des recettes des exportations hors hydrocarbures. Cela a été un grand succès puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 1,5 milliard de dollars annuellement en 2019, le commerce international hors hydrocarbures est passé à plus de 10 milliards de dollars en 2023.

Le troisième axe, dont les actions ont débuté sitôt la prestation de serment du chef de l’Etat n’est autre que l’aspect social. La lutte contre les zones d’ombres, les augmentations de salaires et des pensions de retraite, l’institution de l’allocation chômage et un très ambitieux programme de réalisation de logement de tout type ont permis aux Algériens de voir leur niveau de vie progresser considérablement, malgré les crises de la Covid-19 et les perturbations géopolitiques qui ont provoqué une importante inflation de part le monde.
C’est ainsi que le troisième volet était essentiellement celui de la diversification de l’économie, pour sortir du « piège pétrolier ». Aussi, il était celui des stratégies industrielles.

Le gouvernement de Laraboui vient donc clôturer le mandat de présidence de Abdelmadjid Tebboune. Il est clair qu’il n’aura certainement pas le temps de mettre en place tous les projets annoncés ces dernières semaines, mais il fera sans doute de son mieux pour finir le boulot en beauté. Ce ne sera pas facile face à une société très exigeante et une opposition qui voudra joué son rôle dans le cadre de la prochaine campagne électorale. Mais objectivement, il faut reconnaître que pour ses cinq années à la tête du pays, le président de la République a réussi quelques grandes avancées politiques et économiques.

Yahia Bourit