Improvisations et anciennes dérives urbaines
Les experts et observateurs avisés ne cessent depuis ces dernières années de plaider pour la réalisation d’un axe autoroutier reliant la ZI de Tafraoui à la RN4 puis à l’autoroute est-ouest permettant d’améliorer considérablement le transport et la mobilité entre ce pôle économique, le port et la ville d’Oran et tout le reste du territoire. Une étude avait déjà été finalisée et une demande d’inscription du projet a été déposée sans succès.
On a appris la semaine dernière qu’une nouvelle procédure vient d’être lancée par les services de la DTP d’Oran pour inscrire ce projet d’un montant estimé de 2,5 milliards de DA au titre de la loi de finance 2026. Mieux vaut tard que jamais estiment des commentateurs avisés souvent irrités par les retards et les tergiversations qui pénalisent bon nombre de grands et «petits» projets.
Les premières études d’aménagement de cette zone industrielle de Tafraoui au sud de la ville, promise à un avenir économique des plus radieux, auraient semble-t-il fait l’impasse sur l’état des lieux du réseau routier local d’entrée et de sortie de cette zone en plein essor depuis l’implantation de l’usine automobile Fiat et de son tissu de sous-traitants. Depuis, la situation en matière de connexion routière à la grande ville est devenue des plus compliquée, voire insupportable, handicapante et repoussante pour tout éventuel grand investisseur voulant s’implanter dans la région. Une situation qui aurait pu être évitée depuis longtemps si l’approche de gestion des études de projets répondait aux critères d’efficacité et de crédibilité.
Il fut un temps ou un ancien wali avait annoncé la création d’une «nouvelle ville d’Oran» dans cette région de Tafraoui déjà connue pour ses grands déficits en réseaux et infrastructures diverses, y compris en matière d’adduction à l’eau potable.
Sans parler des grandes surfaces agricoles irriguées de la plaine de M’lata qui risquaient d’être menacées par la construction mitoyenne de grands sites d’habitat urbain. «Wahran el jadida» a été finalement délocalisée sur le territoire de la commune de Misserghine, sous la forme minimaliste d’un pôle d’habitat qui souffre à ce jour d’un manque d’infrastructures sociales de proximité et d’une forme d’enclavement avancé.
Une approche qui illustre s’il le fallait le bas niveau de compétences et de réflexion de l’ancien système de gouvernance locale désormais connu pour ses médiocres improvisations et ses dérives urbaines commises en toute impunité. Il ne fallait pas être grand expert en aménagement du territoire pour comprendre au départ que la future zone industrielle de Tafraoui allait nécessairement avoir besoin pour son développement d’une liaison autoroutière avec la RN 4, permettant une connexion à la pénétrante au port d’Oran et à l’Autoroute Est-Ouest.
Il est vrai que trop de contraintes de toutes natures se sont accumulées au fil des années pour pénaliser les initiatives de projets d’amélioration et de reconfiguration du réseau routier local et régional en faveur de la performance, du progrès et de la modernité.
Par S.Benali