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NAPEC 2025 : Arkab plaide pour une transition énergétique maîtrisée

L’Algérie affiche ses ambitions : devenir une puissance pivot du nouvel équilibre énergétique mondial. Tel a été le message fort qui a été délivré par le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, à l’ouverture, hier, de la 13e édition du Salon et Conférence internationale sur l’énergie et l’hydrogène, NAPEC 2025.

En inaugurant les travaux de cette importante rencontre, Mohamed Arkab a souligné que «la souveraineté énergétique est une priorité stratégique» pour le pays. L’objectif, a-t-il indiqué, est de consolider la position de l’Algérie comme acteur central sur la scène mondiale, tout en assurant un équilibre entre développement économique, sécurité d’approvisionnement et transition écologique.
«Notre ambition est de bâtir un modèle énergétique équilibré, fondé sur la complémentarité entre hydrocarbures, mines et énergies renouvelables», a déclaré le ministre, insistant sur une approche «graduelle et maîtrisée » de la transition. Cette vision repose sur la diversification du mix énergétique, l’intégration des énergies propres et l’exploitation responsable des ressources nationales. Le ministre a rappelé que la stratégie nationale accorde une place croissante à l’hydrogène vert, à la capture du carbone et à la réduction des émissions de méthane, autant de leviers pour concilier rentabilité et durabilité.
Arkab a insisté sur la nécessité d’intensifier les partenariats internationaux et le transfert technologique. «L’Algérie offre un cadre attractif et stable pour l’investissement dans des projets à haute valeur ajoutée», a-t-il affirmé. Intervenant à son tour, le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, Mourad Adjal, a mis l’accent sur « l’accélération de la transition vers un modèle énergétique équilibré». Il a rappelé le lancement effectif de 3 200 MW de projets solaires, destinés à économiser du gaz, développer une industrie locale des énergies propres et préparer la production d’hydrogène vert. Le ministre a également insisté sur la nécessité de stimuler les investissements privés et de bâtir des partenariats «équilibrés et mutuellement bénéfiques» entre le Nord et le Sud, fondés sur des cadres financiers adaptés et une gouvernance claire. Il a salué, à ce titre, les efforts de la Sonelgaz dans le renforcement du réseau électrique Nord-Sud et confirmé la poursuite des discussions autour du projet SoutH2 Corridor pour le transport de l’hydrogène algérien vers l’Europe.
«Garantir un avenir énergétique sûr, durable et accessible, c’est préparer la prospérité commune de nos nations», a-t-il conclu. Le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a, lui aussi, donné le ton d’un tournant industriel. Devant un auditoire dense, il a défendu « un modèle énergétique plus propre, plus intelligent et plus inclusif». Selon lui, la transformation du géant public passe par la numérisation, l’innovation technologique et l’intégration de l’intelligence artificielle pour optimiser la production et réduire l’empreinte carbone. Hachichi a mis en avant les programmes de récupération des gaz torchés et les projets pilotes de capture et de stockage du CO2, citant ces initiatives comme preuves de la volonté de Sonatrach d’allier performance économique et responsabilité environnementale. « Nous avançons vers un modèle qui protège la planète tout en consolidant la sécurité énergétique nationale et régionale », a-t-il ajouté. Le PDG de Sonatrach a réaffirmé la centralité du gaz naturel dans la transition énergétique : une ressource fiable, disponible et moins émettrice, véritable tremplin vers un avenir bas carbone. Dans cette logique, il a évoqué le projet South2 Corridor, signé en octobre 2024 à Oran avec Sonelgaz et plusieurs partenaires européens (ING, Snam, Sea Corridor, Verbund), pour la production et l’exportation d’hydrogène vert. «Ce projet illustre la concrétisation d’un partenariat euro-méditerranéen fondé sur la technologie et la confiance», a-t-il expliqué, soulignant aussi la dimension africaine de la stratégie algérienne : faire de l’Algérie une interface énergétique entre l’Afrique et l’Europe.
«L’Afrique doit être au cœur du futur énergétique mondial », a plaidé Hachichi, en appelant à renforcer la coopération dans la recherche, la formation et l’exploration. Le NAPEC 2025, qui réunit plus de 600 exposants et experts venus d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, devient ainsi un laboratoire de coopération régionale, un espace où se dessinent les contours de l’énergie du futur. «L’avenir énergétique ne se construira pas en solitaire», a martelé Arkab, appelant à une solidarité fondée sur le partage d’expériences et l’innovation collective. Cette 13e édition est placée sur le thème «Accélérer l’énergie de demain grâce au partenariat, à l’investissement, à l’innovation et à la technologie».

Nassim.H

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