Evênement

Faire face aux défis climatiques : l’UNPA plaide pour la révision des plans agricoles

Le secrétaire national de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Khalafallah Mechri, a appelé hier à la révision des plans agricoles pour les adapter aux défis climatiques telle que la sécheresse.

Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, M. Mechri a affirmé que les plans agricoles, qui remontent à 2005, sont inadaptés à la nouvelle réalité climatique, notamment avec le retard des pluies qui empêche le démarrage réel de la saison agricole en octobre.
Il a insisté sur la nécessité d’adopter de nouveaux plans agricoles basés sur des données scientifiques modernes, d’orienter les efforts vers la recherche de nouvelles sources d’eau pour l’irrigation et de privilégier l’utilisation de plantes résistantes à la sécheresse ainsi que le retour aux variétés locales héritées des ancêtres, en collaboration avec les instituts de recherche en ingénierie agricole.
L’intervenant a affirmé que les agriculteurs sont prêts à contribuer à l’augmentation de la production afin de garantir la sécurité alimentaire, mais que continuer à semer sans récolter n’est plus acceptable. Il a appelé à une approche technique plus rigoureuse, notamment dans les zones touchées par la sécheresse à l’Ouest et dans les Hauts Plateaux.
Il a insisté sur la nécessité de réduire la bureaucratie, de faciliter l’accès des agriculteurs aux engrais et aux équipements, de restructurer l’administration agricole et de soutenir l’acquisition d’équipements agricoles âgés de moins de cinq ans. Il a rappelé que tous les pays du monde soutiennent leurs agriculteurs et que les autorités publiques en Algérie déploient des efforts considérables pour bâtir une base agricole capable de garantir la sécurité alimentaire pour plus de 45 millions d’habitants.
L’invité de la Radio nationale a exprimé un optimisme marqué concernant la récente saison des pluies, affirmant que celle-ci contribuera à redonner espoir aux agriculteurs, notamment aux producteurs de céréales qui ont été durement affectés par les changements climatiques et la rareté des précipitations au cours des dernières années.
Les régions de l’Ouest et des Hauts Plateaux, telles que les wilayas de Sétif et Bordj Bou Arreridj, figurent parmi les plus touchées et restent des zones stratégiques pour la production céréalière en Algérie.
Dans des déclarations faites ce mardi dans le cadre de l’émission « Invité du matin » sur la première chaîne de la radio algérienne, à la veille de la commémoration du 51e anniversaire de la fondation de l’Union, M. Mechri a révélé qu’il avait récemment rencontré le Premier ministre Sifi Ghrieb pour soulever les préoccupations des agriculteurs, en particulier après les lourdes pertes subies par les producteurs de céréales.
Cette rencontre a été suivie d’une réunion avec le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, visant à trouver des solutions d’urgence pour contribuer à la construction d’un système alimentaire national plus solide et résilient. Il a indiqué que des instructions avaient été données aux directions agricoles ainsi qu’aux institutions bancaires pour accélérer la fourniture aux agriculteurs d’engrais et de semences, alors que la saison agricole avait commencé avec difficulté en raison des contraintes financières rencontrées par un grand nombre d’entre eux après les pertes de la saison précédente. Il a souligné que le secteur agricole en Algérie est porteur et attire de plus en plus de jeunes, en particulier grâce aux programmes de soutien et de formation disponibles.
M. Mechri a également mis l’accent sur l’importance de l’économie de l’eau, affirmant que les changements climatiques ont imposé une nouvelle réalité. Les régions du nord du pays, autrefois réputées pour leur humidité, sont désormais presque sèches. Face à cette situation, il a appelé à une mobilisation générale pour « gagner le combat de l’économie de l’eau », en exploitant chaque goutte de pluie et en utilisant les stations de traitement des eaux domestiques pour l’irrigation agricole, conformément aux directives du président de la République.
Il a précisé que le choix stratégique actuel consiste à créer de nouvelles zones agricoles entourées de ressources hydriques importantes et à recourir à l’irrigation complémentaire des céréales, surtout après la décision de l’État de fournir l’équipement nécessaire pour ce type d’irrigation de manière quasi gratuite dans les zones destinées à la culture des céréales.

Mohand S

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