Oran

Université Oran 2 : colloque scientifique national consacré à l’investissement des biens Wakfs

L’Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed a donné hier le coup d’envoi d’un colloque scientifique national consacré à l’investissement des biens Wakfs et leur rôle dans le développement durable, une thématique au cœur des stratégies publiques visant à diversifier les sources de financement et à encourager une économie fondée sur la solidarité.

Dans son allocution d’ouverture, le recteur de l’université, Dr Ahmed Chaalal, a souligné que la gestion moderne des biens Wakfs représente aujourd’hui «un levier stratégique incontournable» pour soutenir la recherche, renforcer l’économie sociale et contribuer à une croissance durable. Il a rappelé que les institutions universitaires, en tant qu’acteurs de développement territorial, ont un rôle à jouer pour accompagner les réformes nationales engagées dans ce secteur sensible et prometteur.

Le recteur a insisté sur la nécessité de moderniser les mécanismes de valorisation des biens Wakfs, longtemps sous-exploités malgré un potentiel considérable. Selon lui, l’enjeu est non seulement économique, mais aussi social et environnemental, «Un wakf bien structuré peut créer de la richesse, financer des infrastructures d’intérêt public, soutenir des programmes sociaux et même contribuer à la transition écologique», a-t-il déclaré devant un parterre de chercheurs, experts et représentants d’institutions publiques. Le Dr Chaalal a également plaidé pour une meilleure synergie entre les universités, les directions des affaires religieuses, les collectivités locales et les investisseurs, affirmant que la réussite de l’investissement wakf dépend d’une approche interdisciplinaire capable de concilier les principes du droit islamique, les exigences de la gouvernance moderne et les impératifs du développement durable. Il a souligné l’importance de la recherche scientifique pour offrir des modèles innovants de gestion, appuyés sur des données fiables et des visions économiques réalistes.

Le colloque, qui s’étale sur deux journées, aborde plusieurs axes majeurs : la gouvernance des biens wakf, les mécanismes juridiques et financiers de leur investissement, leur contribution potentielle à l’économie verte, ainsi que les exemples de réussites observés en Algérie et dans d’autres pays musulmans. Des ateliers thématiques sont également prévus pour examiner les possibilités de partenariats avec le secteur privé et les collectivités locales. En clôturant son intervention, le recteur de l’Université d’Oran 2 a réaffirmé l’engagement de son établissement à transformer les conclusions du colloque en recommandations concrètes, exploitables par les décideurs.

Il a insisté sur la nécessité pour les chercheurs de proposer des solutions pratiques permettant de dynamiser le secteur wakf, notamment à travers l’innovation, la numérisation des biens, l’élaboration de cadres juridiques actualisés et l’orientation des investissements vers des projets durables. En réunissant les spécialistes de tout le pays, l’Université d’Oran 2 se positionne ainsi comme un acteur clé dans la réflexion nationale autour de l’avenir du wakf en Algérie et de son intégration dans les politiques de développement durable. Un chantier stratégique qui, de l’avis des participants, mérite d’être au cœur des réformes économiques des prochaines années.

Yacine Redjami

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