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Enseignement supérieur : l’économie du savoir, une réalité à l’université algérienne

L’intégration de l’université algérienne dans l’économie du savoir constitue désormais l’un des piliers majeurs de la politique de restructuration du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. C’est ce qu’a affirmé hier le professeur Mohamed Bouhicha, directeur général de la Recherche scientifique et du Développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Invité de l’émission « L’Invité du matin » diffusée sur la Chaîne I de la Radio nationale, M. Bouhicha a souligné que cette orientation stratégique est devenue un choix incontournable, au regard des mutations profondes que connaît le monde académique et économique. Selon lui, la politique de l’enseignement supérieur ne peut aujourd’hui être dissociée de l’économie du savoir, qui représente un levier essentiel du développement durable. Dans ce cadre, le responsable a expliqué que le ministère a engagé plusieurs mesures structurantes, parmi lesquelles la mise en place d’un véritable écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Ce dispositif vise à permettre aux universités et aux établissements de recherche d’intégrer une dimension économique à leurs activités, contribuant ainsi à transformer l’université en une locomotive réelle du développement économique national.
Abordant la question du positionnement international, le directeur général a indiqué que le ministère s’appuie sur plusieurs commissions spécialisées chargées d’améliorer la performance et la visibilité de l’université algérienne. Cette démarche a porté ses fruits, puisque l’Algérie enregistre des résultats positifs dans les classements universitaires mondiaux, où elle figure souvent parmi les pays comptant le plus grand nombre d’universités référencées dans plusieurs palmarès internationaux. M. Bouhicha a également mis en avant les réformes engagées par le secteur au cours des dernières années, lesquelles ont permis à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique de s’adapter aux transformations nationales et internationales, et d’opérer une transition effective vers l’économie du savoir.

Un bilan positif des réformes engagées

S’agissant de l’évaluation des réformes mises en œuvre depuis trois ans, le responsable a affirmé que le bilan est globalement positif. Il a notamment relevé la réorientation de la recherche scientifique vers des projets répondant directement aux besoins des partenaires sociaux et économiques, mettant fin à une période durant laquelle les travaux de recherche manquaient de retombées économiques concrètes. À ce propos, il a précisé que l’ensemble des recherches actuellement menées par les centres et laboratoires de recherche, financés par la Direction générale de la recherche scientifique, s’inscrivent dans des objectifs clairs et préalablement définis. Ces objectifs concernent aussi bien la formation des doctorants que la satisfaction des besoins exprimés par les partenaires économiques. Dans le même sillage, M. Bouhicha a révélé que 335 projets de recherche nationaux sont actuellement en cours de réalisation. La majorité de ces projets reflète les préoccupations de l’environnement social et économique, garantissant ainsi la valorisation et l’exploitation des résultats issus de la recherche scientifique.
Il a ajouté que le processus d’évaluation en cours a permis d’identifier 53 projets issus du premier appel à projets des programmes nationaux de recherche présentant un fort potentiel de valorisation et de transfert technologique au profit des partenaires économiques. Des résultats encore plus prometteurs sont attendus pour les deuxième et troisième appels, dont l’évaluation est prévue pour l’année 2026.

Des projets de recherche à dimension euro-méditerranéenne

Sur le plan international, le directeur général de la Recherche scientifique et du Développement technologique a fait savoir que 215 projets de recherche internationaux sont actuellement menés par des chercheurs algériens dans le cadre de partenariats euro-méditerranéens. La majorité de ces projets génère un impact économique notable, notamment dans le domaine agricole, à l’exemple de projets liés à la culture du safran réalisés en coopération avec des partenaires étrangers. Dans ce contexte, il a indiqué que 47 filiales économiques relevant du secteur de la recherche scientifique ont été recensées. Celles-ci disposent d’un capital estimé à près de 12 millions de dinars et réalisent un chiffre d’affaires dépassant 1,5 milliard de dinars. L’objectif affiché est de porter ce chiffre à 5 milliards de dinars à l’horizon 2027, ce qui représente une valeur ajoutée significative pour l’économie nationale.
Évoquant l’environnement entrepreneurial au sein des universités, M. Bouhicha a souligné un changement profond et structurel. En l’espace de seulement 14 mois, les universités algériennes ont réussi à créer ou à lancer la création de plus de 2 700 micro-entreprises, illustrant ainsi le rôle croissant de l’université dans le soutien à l’économie nationale et la promotion de l’initiative entrepreneuriale. Le même responsable a affirmé enfin que la recherche scientifique est désormais devenue un véritable espace d’attraction des compétences universitaires et un levier stratégique pour transformer le savoir en valeur économique, au service du développement national et de la diversification de l’économie algérienne.

Mohand S

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