Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a indiqué, hier, que pour construire l’école de demain, il faut axer les efforts sur la formation de l’enseignant. Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a affirmé d’emblée que la réforme du secteur de l’Education nationale dans sa globalité nécessite la fixation d’une série d’objectifs et non pas aller vers un changement radical.
Meriane a insisté sur la formation des enseignants pour réussir la réforme du secteur. «La formation de l’enseignant est la matrice principale de la réussite d’une réforme», a-t-il déclaré.
«On accorde beaucoup d’importance à la pédagogie, mais le vecteur principal de sa transmission est complètement négligé», a déclaré l’invité de la chaîne III.
Il a affirmé que la réforme du secteur de l’Education nationale doit se baser sur l’efficacité de l’enseignant. Le responsable a souligné dans ce cadre la nécessité de suivre la réforme tout au long de son processus d’application. «Il ne s’agit pas de mettre en application une réforme et l’abandonner sans la contrôler et sans l’évaluer continuellement», a-t-il plaidé. Le syndicaliste a souligné «l’impératif d’introduire des réajustements au fur et à mesure que cette réforme avance», affirmant qu’il y a lieu de régler les lacunes et s’assurer que les objectifs ont été atteints.
«Il y a des objectifs pédagogiques à court terme et des objectifs pédagogiques à long terme : il faut voir si l’objectif à court terme est atteint, et s’il n’est pas atteint, il faut se remettre en cause et essayer de trouver un palliatif», a-t-il indiqué.
M. Meriane a par ailleurs fait un petit rappel des réformes lancées à partir de l’indépendance au profit du secteur, en citant l’application en 1986 de la réforme de l’école fondamentale appliquée en 1976. Il a affirmé qu’à cette époque, des enseignants de la langue Arabe étaient appelés à enseigner sans qu’ils ne disposent de formation préalable.
«Il a été demandé aux enseignants d’enseigner en Arabe sans aucune formation préalable sans leur apprendre la terminologie en passant de la langue française à la langue arabe. Donc automatiquement le rendement est affecté. Le prof ne travaillait plus avec le même rendement», a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne III.
Le coordinateur du Snapest a estimé que la réforme dite de Benzaghou «n’a jamais abouti». Il a fait savoir que «les enseignants n’étaient pas du tout prêts pour appliquer cette réforme», a-t-il déclaré sur la chaine III. Le responsable a indiqué, par ailleurs, qu’il faut éloigner l’école des manœuvres politiques et idéologiques.
«Il y a nécessité de libérer le système d’éducation nationale en le protégeant, notamment, des interférences où les adultes soldent leurs problèmes politique et idéologique sur l’apprentissage de l’enfant», a-t-il déclaré.
Il a appelé à appliquer les orientations de la loi de l’orientation scolaire de 2008. «Le moment est venu de laisser l’école, les pédagogues, les spécialistes de l’éducation, d’élaborer un programme en fonction des objectifs assignés à la réforme et en fonction aussi, des orientations contenues dans la loi de l’orientation scolaire de 2008», a-t-il dit. Pour M. Meriane, il faut s’imprégner du sérieux et du travail pour avoir un système éducatif performant, car, ajoute-t-il, c’est l’avenir de l’Algérie et de nos enfants qui est en jeu. « J’insiste, encore une fois, sur le volet de formation des enseignants. Le bricolage doit laisser la place au savoir-faire », a-t-il affirmé sur la Radio nationale.
Samir Hamiche