Oran Aujourd'hui

Le règne des Bidonvilles et de l’anarchie urbaine…

Pas moins de 2.200 constructions illicites ont été recensées au niveau de certains sites relevant du secteur urbain de Bouamama , dont celui dit «Coca», le plus célèbre des bidonvilles situé à l’entrée sud-ouest de la ville en allant vers Misserghin . Devenu au fil des ans une véritable agglomération, avec même de nombreux commerces, le site de «Coca» reflète à lui seul l’ampleur du phénomène des constructions sauvages de mansardes en parpaing et en tôle ondulée sur des espaces agricoles ou forestiers détournés et contrôlés par de véritables réseaux mafieux qui commercialisent ces «habitations» précaires à des prix exorbitants.
Depuis ces trois derniers mois, des sources crédibles indiquent que près de 200 nouvelles constructions ont été érigées en flanc de montagne, tout près du terminus de la ligne de transport urbain 17, et aux abords de la route d’accès à la corniche supérieure. Des dizaines d’autres nouvelles constructions illicites sont également signalées ces derniers jours, à la sortie de Coca, près de la RN 2 reliant Oran à la commune de Misserghine. Selon plusieurs témoins et observateurs, les constructions illicites dans cette zone de la Commune d’Oran ne cessent de proliférer dans cette zone, notamment depuis les premières opérations de relogement dans de nouveaux immeubles à Oued-Tlélat, de centaines d’occupants des bidonvilles dans les quartiers de Ras El Aïn et des Planteurs.
Le grand projet urbain de restructuration et d’aménagement du quartier des Planteurs, annoncé il y a des années par l’ancien président de la République, a été semble-t-il lancé dans une précipitation et un manque de maturation qui a ouvert la porte à bon nombre de paradoxes et de dérives. On se souvient que les premiers bidonvilles démolis dans le quartier, après relogement des occupants, ont été très vite remplacés par de nouvelles mansardes et de nouveaux occupants. Comment croire que les pouvoirs publics ne pouvaient pas anticiper ces situations et corriger leur stratégie de prise en charge de ce projet hautement démagogique et populiste dans sa forme et sa formulation ?
Comment peut-on honnêtement croire à une éradication totale, et miraculeuse, d’un grand bidonville de la taille des Planteurs, quand on connaît le parcours de certains sites de bidonvilles, tels «El Flalis», «Cheklaoua» ou la « Le virage», démolis puis reconstruits et réoccupés à plusieurs fois, et qui n’ont, pour certains, disparus du paysage qu’après plus de quarante ans d’existence ? Le laxisme et l’incompétence n’avaient d’égal que le culte de la démagogie et de la langue de bois, forgeant le règne des bidonvilles et de l’anarchie urbaine…
Par S.Benali

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