Alors que l’OMS recommande de poursuivre son utilisation:
L’Algérie exclut pour le moment la suspension du vaccin d’AstraZeneca
Le Professeur Ryad Mahyaoui, membre du Comité de scientifique du suivi de la pandémie du coronavirus, a écarté pour l’instant la suspension de l’administration du vaccin Astrazeneca durant la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19.
Alors que ce sérum est actuellement placé sous surveillance par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui examine sa sécurité sur la santé humaine et suspendu dans le programme de vaccination d’une quinzaine de pays européens pour ses effets secondaires, les autorités sanitaires nationales demeurent prudentes.
Les effets secondaires du vaccin développé conjointement par l’Angleterre et la Suède, avec la participation de l’université d’Oxford, se caractérisent notamment par la formation de thrombose (coagulation sanguine) sur les corps des personnes vaccinées.
En Algérie, aucun cas d’effets secondaires n’a été enregistré pour le moment, indique le Professeur Ryad Mahyaoui, dans une déclaration sur la chaîne III de la Radio nationale. « Aucune complication de ce vaccin n’a été enregistrée pour l’instant lors des campagnes de vaccination en Algérie», a-t-il déclaré.
En conséquence, il a exclu pour l’instant la suspension de l’utilisation du vaccin au cours de la campagne nationale de vaccination. Il a affirmé que jusqu’à présent, les services de santé n’ont pas enregistré de cas de thrombose, précisant que les autorités sanitaires «suivent de très près» l’évolution de l’actualité liée à ce dossier.
Aussi, il a fait savoir qu’il y a des pays qui ont suspendu son utilisation alors que d’autres continuent de l’administrer et «le recommandent toujours de façon forte». Le Pr Mahyaoui a cité les pays scandinaves et africains qui continuent d’utiliser le vaccin.
Par ailleurs, le professionnel de la santé a affirmé qu’il n’existe pas de lien direct entre l’utilisation du vaccin et les effets secondaires enregistrés dans certains pays. «Il n’y a pas de preuve de liens de causalité d’effets secondaires de thrombose avec le vaccin», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Il faut savoir qu’ils n’ont pas prouvé réellement ces effets secondaires ont un lien direct avec le vaccin». Toutefois, le spécialiste a affirmé que des études sont en cours, préconisant de rester vigilants.
Il convient de rappeler que l’Algérie a reçu le 1er février dernier une cargaison de 50.000 doses du vaccin AstraZeneca acheminée via l’aéroport international Houari Boumediene (Alger). Il s’agit de la première cargaison de ce vaccin anglo-suédois commandé par l’Algérie dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la pandémie de le Covid-19. Cette cargaison vient s’ajouter à celle reçue quelques jours auparavant à l’aéroport militaire de Boufarik (Blida), consistant en 50.000 doses du vaccin russe Sputnik V.
Au cours de leurs campagnes de vaccination, pas moins de 15 pays européens ont suspendu l’utilisation du sérum d’AstraZeneca. Pour sa part, l’OMS a recommandé, hier, mercredi, de continuer à utiliser le vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, dont l’utilisation est suspendue par plusieurs pays en raison de possibles effets secondaires.
Dans un communiqué, l’agence onusienne a indiqué que «Pour le moment, l’OMS estime que la balance risques/bénéfices penche en faveur du vaccin AstraZeneca et recommande que les vaccinations se poursuivent». Par ailleurs, l’OMS assure poursuivre ses évaluations sur les problèmes de santé rencontrés par quelques personnes vaccinées avec ce produit.
Samir Hamiche