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L’offre tunisienne rend l’espoir aux estivants:
Les surprises d’un été algérien

Sortie de quelques haltes «rafraîchissantes», la capitale, comme l’ensemble des régions, sont déjà un peu tombées dans une léthargie estivale que l’on a fini par bien connaître, à force de la vivre depuis des décennies.

Annoncé comme qualitativement supérieur à celui qui l’a précédé, pour d’évidentes raison de l’amélioration de la situation sanitaire, l’été 2022 n’a été sauvé, dans nombre de wilayas du pays, que par l’effet des Jeux méditerranées qui a emballé les Algériens grâce à une communication réussie. Il y a eu bien entendu aussi, les festivités du 5 juillet qui ont tranché avec les célébration des années précédentes. Ces deux événements ont assez bien habillé le début d’une saison estivale qui s’annonçait, d’ailleurs plus dense que les deux précédentes, mises en veille par la pandémie de la Covid-19. Ces deux événements passés, l’ouverture de la frontière algéro-tunisienne prend le relai et prédit des séjours autrement plus reposants que ce que proposent nombre de complexes touristiques nationaux.
Sortie de ces quelques haltes «rafraîchissantes», la capitale, comme l’ensemble des régions, sont déjà un peu tombées dans une léthargie estivale que l’on a fini par bien connaître, à force de la vivre depuis des décennies, exception faite des deux dernières années où les étés étaient véritablement plombés. Bien que plus contraints aux confinements, les citoyens ont présentement le choix entre la plage et la plage et même dans ce cas, ils vont devoir faire face à un déficit criard en matière de qualité de service. Les autorités ont certes fait beaucoup de promesses, mais le résultat est bien maigre. Les plagistes et les parkingueurs font encore partie du décor de pas mal de plages. Celles-ci, c’est connu, sont assez éloignées des standards en matière de sécurité, d’hygiène et surtout d’animation.
Lorsqu’on habite Alger, il existe un ou deux autres endroits où une famille peut se désaltérer dans une ambiance à peu près correcte. Le seul hic c’est qu’une famille de quatre personnes dépensera entre 6000 et 8000 dinars la journée. Une semaine dans un « Aquaparc » revient à un séjours dans des contrées éloignées «où l’on a pour son argent», constate un père de famille qui dit avoir pris la résolution d’offrir à sa famille «une semaine de rêve» en Tunisie, plutôt que de dépenser toutes ses économies «dans un confort très approximatif où l’on souffre plus que durant le reste de l’année». Ce citoyen n’est pas le seul dans son cas, depuis l’annonce de la réouverture des frontières avec la Tunisie, les offres ont explosé sur les réseaux sociaux et l’on sent vraiment l’agressivité commerciale des professionnels tunisiens du tourisme. C’est dire que cette sentence n’est pas un fait isolé, mais une remarque très répandue au niveau des couches moyennes de la société qui, sachant parfaitement ce qu’est le tourisme via des séjours en Tunisie, se détournent totalement du discours des pouvoirs publics.
Le produit Algérie n’est en réalité défendu à l’étranger que sur sa facette saharienne, le tourisme estival est encore absent de l’agenda des responsables du secteur concernant la promotion à l’internationale. « Les touristes nationaux qui, mine de rien, représentent une véritable manne financière et des milliers d’emplois, sont oubliés par ceux qui font la politique touristique du pays », souligne un cadre dans une entreprise privée qui, lui aussi, affiche depuis le 5 juillet dernier son intention de dépenser l’équivalent de 200.000 dinars en Tunisie. « Tout cet argent aurait pu faire vivre des familles algériennes, mais je refuse de gaspiller mon congé pour faire plaisir à des responsables qui ne connaissent pas leur matière», s’emporte notre interlocuteur qui dit avoir gardé un très mauvais souvenir d’un séjours passé dans un complexe touristique algérien, alors «qu’avec la même somme, j’aurai pu réellement décompresser».
De pareils témoignages ne manquent pas et cela n’est pas pour déplaire aux professionnels tunisiens, sauvés par la réouvertures des frontières. Et pour cause, ce pays attend dans les toutes prochaines semaines, pas moins d’un million d’Algériens et le chiffre pourrait être supérieur. Les réservations déjà prises prédisent un rush dans des hôtels, mais surtout dans des appartements de la côte tunisienne. Un produit particulièrement apprécié par les Algériens qui tentent de le reproduire en Algérie, mais avec beaucoup moins de réussite à cause d’un environnement qui n’appelle pas à la détente un peu partout dans le pays. Pour nombre de familles, il ne reste que les résultats du baccalauréat pour se mettre définitivement dans la peau du vacancier…
Yahia Bourit

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