Le Premier ministre s’en prend à la minorité d’agitateurs «limitée dont certains membres établis à l’étranger œuvrent pour la diffusion du désespoir et la mise en échec du processus de changement et de lutte contre la corruption qui ne peut que continuer jusqu’à la fin»…
Confronté à une vague de mécontentements dans de nombreux secteurs d’activité, le gouvernement préconise le dialogue social, tout en soulignant que la légitimité des revendications des travailleurs ne doit pas passer outre la nécessaire «approche progressive» dans la prise en charge de n’importe quelle difficulté socioprofessionnelle. Face à l’ampleur de la demande sociale, on voit, en effet, mal l’exécutif céder à toutes les revendications sans tenir compte des répercussions sur la crise économique et sanitaire que traverse le pays.
Cette précision de taille contenu dans un communiqué signé par le Premier ministre, n’entend pas tourner le dos à la réglementation en vigueur en matière de droit de grève. «La Constitution algérienne, notamment ses articles 69 et 70, et la législation nationale ont consacré l’exercice des droits syndicaux y compris le droit à la grève», reconnaît Abdelaziz Djerad, tout en soulignant qu’«une exploitation de l’activité syndicale par certains mouvements subversifs visant à semer la fitna, a été récemment relevée, des mouvements qui avaient été identifiés par le passé et leurs plans dénoncés». La ligne rouge tracée, le Premier ministre qui qualifie les travailleurs de «force vive de la Nation», estime que leur devoir consiste à «faire la distinction entre l’exercice des droits syndicaux consacrés et l’expression de leurs revendications professionnelles (…) et entre les appels de certains mouvements subversifs qui ne cherchent qu’à compliquer la situation et exploiter leurs situations socioprofessionnelles pour des fins douteuses».
Cette mise en garde n’interdit pas Abdelaziz Djerad de promettre «l’examen et le traitement des revendications exprimées». L’objectif premier des partenariats gouvernement-syndicat n’a d’autres motifs que de «trouver des solutions adéquates» aux problèmes posés par les travailleurs. Mais cela «doit se faire dans le cadre d’une approche progressive qui tienne compte des retombées et répercussions de la crise économique et sanitaire que traverse le pays et qui ne peut altérer le niveau et la qualité de vie des citoyens», insiste le Premier ministre.
Rappelant le processus légal pour l’exercice du droit à la grève, le Premier ministre atteste que «la grande majorité des enfants du peuple respecte le système constitutionnel et l’exprime de façon quotidienne à travers l’engagement responsable dans le processus de l’édification et du renouveau», mais s’en prend à la minorité d’agitateurs «limitée dont certains membres établis à l’étranger œuvrent pour la diffusion du désespoir et la mise en échec du processus de changement et de lutte contre la corruption qui ne peut que continuer jusqu’à la fin», a indiqué le communiqué.
Dans son argumentaire destiné à séparer le bon grain de l’ivraie, M.Djerad affirme adresser son appel à tous les travailleurs à l’effet «de faire montre de sens de responsabilité et de respect de la légitimité juridique telle que prévu dans les législations en vigueur et d’éviter de tomber dans le piège de ceux qui veulent semer le chaos dans le pays». Il a mis en évidence le fait que «le processus de changement initié par les pouvoirs publics à l’effet de bâtir l’Algérie nouvelle requiert de faire prévaloir la sagesse et d’évoquer les valeurs de solidarité et d’entraide auxquelles s’est accoutumé le peuple algérien». Cela en usant d’un «dialogue sérieux et responsable qui garantit le traitement équilibré et réaliste de toutes les préoccupations soulevées», insiste le Premier ministre. Et de conclure : «Le Gouvernement reste déterminé à poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux afin de consolider la paix sociale et à faire face avec fermeté à toute velléité de porter atteinte à l’ordre public».
Anissa Mesdouf