Manque de charisme, de compétence et de crédibilité
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de presse, le département de l’information et de la communication de l’université Oran-1 Ahmed Benbella a organisé lundi dernier une conférence ayant pour thème «le journalisme entre la loi et la pratique». Une belle initiative devant être saluée à plus d’un titre, tant elle a eu le mérite de pointer du doigt l’une des failles et des contraintes principales qui pèsent à ce jour sur la presse algérienne. Les intervenants ont en effet tous appelé les pouvoirs publics à actualiser le système administratif et juridique devant organiser le secteur de l’information et encadrer l’activité des médias et des journalistes. On sait notamment que le code de l’information, adopté il y a une dizaine d’années, en 2012, n’a toujours pas été promulgué. Signe évident du manque de maîtrise et de crédibilité dans la politique globale de gestion de l’information et de la communication Bien que les participants à cette conférence, dont des étudiants et des enseignants en communication et information des université d’Oran et de Mostaganem, n’avaient pas tous la même «approche» ou la même «interprétation» du concept fondamentale de la liberté d’expression, tous partagent l’argument mis en avant par un conférencier qui a expliqué que « la liberté d’expression n’est plus un slogan, mais un indicateur de mesure qui renseigne sur la pratique de l’information dans les Etats». De son côté, Ahmed Amrani , spécialisé dans l’information juridique, a présenté l’état des lieux plutôt désastreux de la législation dans le secteur de l’information en Algérie depuis le code de l’information de l’année 1990. Il faut dire que pour une fois, la célébration de la journée mondiale de la presse à Oran n’a pas trop subi les rengaines et les platitudes de ces «rencontres officielles» ou quelques journalistes, et présumés journalistes, sont invités par les autorités locales pour manger un gâteau, recevoir un agenda et un stylo, et applaudir aux félicitations et aux éloges adressés à la corporation. Alors que les véritables attentes et revendications des membres de la corporation à Oran demeurent quant à elles ignorées et remises aux calendes grecques. A l’image de la fameuse «Maison de la Presse», promise depuis toujours par les pouvoirs publics, chaque année annoncée, mais qui ne verra sans doute jamais le jour. Le dernier projet en date, officiellement engagé par l’ancien wali Mouloud Chérifi, il y a quelques années, était celui de l’affectation à la presse locale de l’ancien siège de l’Organisation des Moudjahidines qui a été transféré au Bd Front de mer. L’indifférence collective des journalistes oranais, s’ajoute au laxisme, voire aux mensonges de certains responsables de passage et élus locaux en manque de charisme, de compétence et de crédibilité…
Par S.Benali