En attendant de voir les acteurs de l’Education nationale s’entendre, force est de constater que le feu couve dans le secteur et il semble difficile à contrôler. Le gouvernement Djerad qui vit ses dernières semaines prépare le terrain à son successeur qui verra le jour après les législatives et il n’est pas dit qu’il bénéficiera d’une période de grâce, précisément dans le secteur de l’Education.
Les rencontres entre le ministère de l’Education nationale et les organisations syndicales se sont poursuivies, hier, dans un climat social dégradé par la journée de protestation organisée par le CNAPESTE, largement suivi par les enseignants du secondaire. Les épreuves du bac blanc ont été suspendues, hier, pour reprendre, en principe, dés aujourd’hui. Cette action syndicale vient rappeler que le dialogue n’est visiblement pas la panacée pour certaines organisations qui n’hésitent pas à perturber un examen national. Il reste que cette « tâche » sur le tableau du dialogue social, ne semble pas décourager la tutelle qui s’en teint à un calendrier de rencontres avec l’ensemble des syndicats du secteur de l’Education nationale. Ils sont au nombre de 23 et, hier, les représentants du ministère en ont reçu trois. Les premiers responsables du syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’Education nationale (SNCCOPEN), du Syndicat national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (SNAPEST) et du Syndicat national autonome des conseillers de l’Education (SNACE). Les entretiens ont concerné le statut des travailleurs, mais également la situation socioprofessionnelle des travailleurs.
Avant-hier, ce sont les représentants du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire (SNAPEP), du Syndicat national des superviseurs et d’adjoints de l’éducation (SNSAE) et du Syndicat algérien des travailleurs de l’Education qui ont eu des discussions avec le ministère. Un communiqué du ministère de l’Education nationale indique que les rencontres ont principalement concerné «des questions à caractère socioprofessionnel concernant les personnels du secteur». Les cadres du ministère et leurs invités ont mis en avant «la volonté sincère d’instaurer une nouvelle approche privilégiant le dialogue et la concertation dans le traitement des problèmes posés». Un principe salué, mais la prudence côté syndicat demeure de mise. En tout état de cause, le ministère de l’Education ambitionne d’engager «un échange de vues sur de nombreuses questions liées à l’éducation, dans le cadre de la confiance et du respect mutuels».
Il faut souligner que ces rencontres viennent répondre à une véritable poussée de fièvre dans le milieu de l’Education nationale où l’on a enregistré une longue grève sauvage dans les établissements de l’ouest du pays, notamment dans la wilaya d’Oran. Le ministre du secteur a d’ailleurs entrepris une démarche visant à consacrer «le principe du partenariat avec tous les partenaires du secteur». Cela s’est matérialisé par l’organisation de plusieurs réunions bilatérales et multilatérales, du 29 avril au 06 mai derniers. La même source retient également que «le ministère est ouvert à toutes les approches et propositions qui seront présentées par les syndicats en vue de trouver les mécanismes et les modalités permettant la révision du statut de façon à satisfaire tous les représentants des personnels du secteur».
Il y a lieu de souligner que de nombreuses rencontres consultatives périodiques se sont tenues avec les partenaires sociaux. De plus, le ministère de l’Education nationale a également prévu des séances de travail bilatérales avec toutes les organisations syndicales du secteur.
Le ministère a affirmé que cette série de rencontres a pour principal objectif, celui de conforter le principe du dialogue «sérieux et franc avec le partenaire social, à renforcer la bonne gouvernance au sein du secteur et à contribuer à faire face aux difficultés et défis, en tenant compte de l’intérêt suprême du pays et en faisant montre d’un sens élevé de responsabilité et de conciliation dans un cadre de confiance afin de mettre en place une stratégie nationale globale et intégrée pour la relance du système éducatif».
En attendant de voir les acteurs de l’Education nationale s’entendre, force est de constater que le feu couve dans le secteur et il semble difficile à contrôler. Le gouvernement Djerad qui vit ses dernières semaines prépare le terrain à son successeur qui verra le jour après les législatives, et il n’est pas dit qu’il bénéficiera d’une période de grâce, précisément dans le secteur de l’Education.
Nadera Belkacemi