Il reste encore une dizaine de jours de campagne et donc autant d’occasion d’affirmer une détermination politique et citoyenne et convaincre les Algériens de contribuer à rebâtir l’édifice institutionnel du pays.
La campagne électorale pour les élections législatives du 12 juin prochain entre doucement mais sûrement dans le quotidien des Algériens. A mi-parcours de ce marathon politique qui fait courir des centaines de candidats, le pays offre un tableau, peut être pas très différent d’une situation anodine, mais l’on sent tout de même un réel «souffle politique» dans les réseaux sociaux, dans les médias et parfois dans la rue à l’occasion d’actions de proximité organisés par telle ou telle autre liste de candidature. L’intérêt du citoyen, même s’il n’est pas explicitement exprimé va vers la stabilité du pays avant l’amélioration de sa vie quotidienne. Si les leaders partisans ont vu la nécessité de traiter de question liée à la sécurité, c’est en réponse à une demande réelle de la population. L’ensemble des candidats ont ainsi mis en avant le fait qu’une forte participation aux législatives préservait la stabilité du pays, lors de la première partie de cette campagne.
Il reste qu’une élection ne se fait pas sur le seul aspect politique et géostratégique. Les citoyens expriment aussi une forte demande sociale. Les candidats répondent par des propositions de développement local, notamment dans les zones d’ombre et éloignées. Ainsi, à partir de Sidi Bel-Abbes, le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a indiqué que son parti présentait un «programme complémentaire susceptible de relancer le développement local à travers l’ensemble des régions du pays». Dans la même veine, la présidente de Tadjamoue Amel El Djazair (TAJ), Fatima-Zohra Zerouati, s’est engagée à oeuvrer à l’amélioration du cadre de vie des citoyens des zones éloignées. Mme Zerouati a soutenu, lors d’un meeting animé à Ain Tédelès (Mostaganem), que le programme électoral de TAJ était basé sur une analyse de la situation économique, sociale et culturelle et propose des «solutions pouvant être concrétisées à court et moyen termes». Les candidats de la liste indépendante «Sada El Ahrar» se sont engagés à Blida à «œuvrer à la garantie d’une vie décente au profit des habitants des zones d’ombre, marginalisés depuis des années».
En campagne à Tlemcen, Lakhdar Benkhellaf, cadre dirigeant du Front de la justice et du développement (FJD), a estimé, de son côté, que «le changement pacifique commence progressivement par l’organisation d’élections intègres devant permettre d’effectuer une rupture avec toutes les pratiques négatives du passé, telle la fraude».
Toutes ces déclarations et bien d’autres viennent répondre au citoyen-électeur qui cherche une prise en charge adéquate de son quotidien. Un aspect qui semble prendre le pas sur les autres thèmes de campagne. En fait, la préoccupation des citoyens mobilise beaucoup parmi les candidats, dont beaucoup ont eu la sincérité d’affirmer ne pas être doté de moyens pour réaliser des miracles. Ainsi sur la première partie de la campagne, il a été constaté une intention de fidélité au programme et une volonté de ne pas mentir aux Algériens. Une posture qui a permis aux candidats d’engager des débats sereins lors de sorties de proximité, mais qui laisse certains électeurs sur leur faim.
Il reste encore une dizaine de jours de campagne et donc autant d’occasion d’affirmer une détermination politique et citoyenne et convaincre les Algériens de contribuer à rebâtir l’édifice institutionnel du pays. En effet, même si la prochaine APN pourrait ne pas être d’un très bon niveau, la participation des citoyens au scrutin est un motif de grande satisfaction et un acte sérieux en faveur de la consolidation de la nouvelle République.
Yahia Bourit