A la uneEvênement

L’Opep+ maintient le rythme d’augmentation de la production:
Le pétrole passe le cap des 70 dollars

L’Algérie passe pour un bénéficiaire de cette hausse des prix du Brent et peut espérer réduire considérablement son déficit commercial, puisque actuellement le différentiel entre le prix de référence fixé par la loi des finances complémentaire et la cotation en cours est de quelques 30 dollars…

Les prix du pétrole ont franchi, hier, la barre des 70 dollars dans un contexte international favorable, annonce une reprise économique mondiale, dans la foulée de la phase de vaccination très avancée, en Asie, en Europe et en Amérique du nord. Ainsi, toutes les locomotives de la croissance économique affichent des performances dans le vert et tirent ainsi les prix de l’énergie à la hausse. Cela d’un coté, sur un autre aspect, la progression significative de la valeur de l’or noir sur le marché de Londres est également fonction d’une décision prise de l’Opep+ qui s’est réunie, hier, pour statuer sur la suite à donner à l’accord de réduction de la production qui a été maintenu. S’attendant au maintien confirmé du niveau actuel de la production des pays de l’Opep+, les investisseurs ont acheté massivement, dans la perspective d’un emballement du marché. La hausse peut donc s’expliquer de manière strictement financière, ce qui fausses un peu les données pour les pays producteurs réunis, hier, par visioconférence.
Au menu de cette rencontre devenu traditionnelle, l’évaluation de leur stratégie actuelle, faite d’un retour par palier entre mai et juillet d’un total de près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires. Est attendue également une décision sur les prochains quotas à partir du mois d’août. Les 23 membres laissent volontairement inexploitée une part importante de leurs réserves pour ne pas inonder un marché fragilisé par la crise sanitaire. En amont de ces négociations, le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, a salué avant-hier «l’outil fiable et crucial pour la stabilité du marché pétrolier» que constitue la politique du cartel, qui a permis selon lui «d’amarrer le navire malgré les eaux tumultueuses». L’Opep a d’ailleurs maintenu début mai ses prévisions et table sur un rebond de 6 millions de barils par jour cette année par rapport à 2020, à 96,5 millions consommés quotidiennement sur la planète.
Mais cet optimisme prudent peut déboucher sur une sorte de coup de théâtre. Les observateurs de la scène pétrolière pointent les tensions entre la Russie et l’Arabie saoudite, comme probable point de rupture d’une harmonie qui dure tout de même depuis plusieurs années. Moscou «fera sans doute pression pour une hausse plus rapide de la production, tandis que Ryadh devrait privilégier la voie plus conservatrice, en invoquant l’épidémie en Inde et l’arrivée du pétrole iranien plus tard dans l’année», prévient un analyste.
Cette tension récurrente ne constitue pas le seul élément de fragilité du marché mondial des hydrocarbures. Il y a également la violente vague de Covid-19 en Inde, troisième pays consommateur de brut au monde, derrière les Etats-Unis et la Chine, qui peut générer une baisse drastique de la demande et donc l’effondrement des prix. Cela en plus du retour du million de barils libyens. L’Opep+ se prépare aussi à absorber dans un avenir plus ou moins proche un autre gros morceau: celui de la production iranienne. Autant d’incertitudes qui remettent en cause une perspective d’un pétrole à plus de 80 dollars. Si les pourparlers entre les Etats Unis et l’Iran aboutissent, la levée d’un certain nombre de sanctions économiques, dont l’embargo sur le pétrole en vigueur depuis 2018, pourrait conduire à une hausse importante de l’offre iranienne, et donc du groupe.
En attendant, l’Algérie passe pour un bénéficiaire de cette hausse des prix du Brent et peut espérer réduire considérablement son déficit commercial, puisque actuellement le différentiel entre le prix de référence fixé par la loi des finances complémentaire et la cotation en cours est de quelques 30 dollars…
Nadera Belkacemi

Related Articles

Back to top button