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Médiation dans le conflit russo-ukrainien:
L’Algérie et les pays arabes entrent en scène

Cette initiative est la première du genre depuis le début du conflit. Des négociations ont été initiées la première semaine du conflit, mais c’est bien la première fois qu’une délégation de haut niveau, mandatée par une organisation régionale, effectue un déplacement auprès des intéressés.

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est depuis hier à Moscou. Cette visite qu’il effectue en compagnie de ses homologues arabes du groupe de contact initié par la Ligue des Etats arabes, a pour objectif de lancer des concertations avec Moscou autour du conflit en Ukraine. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui rapporte cette activité de M.Lamamra révèle qu’il se déplacera en Russie «en compagnie des ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak et de l’Egypte, en sus du Secrétaire général de la Ligue arabe».
Dans ce groupe de contact, il convient de relever une volonté d’associer des Etats susceptibles de disposer d’un capitale confiance tant auprès de Moscou que de Washington. L’Algérie qui jouit de la confiance des deux capitales est en mesure de rapprocher les points de vue des uns et des autres et obtenir, pourquoi pas, une feuille de route pour une sortie de crise. Mais pour l’heure la mission du groupe de contact ne dépasse pas le cadre des deux belligérants, puisque sa prochaine escale se trouve être la capitale polonaise, Varsovie pour rencontrer la partie ukrainienne. La même source note également que «les ministres arabes prendront connaissance des positions et des préoccupations des deux parties, à la lumière des derniers développements sécuritaires et politiques de la crise ukrainienne».
En sus de cette mission d’écoute, les diplomates arabes «évoqueront les voies et moyens de la contribution du groupe de contact arabe aux efforts d’apaisement, dans le but de rapprocher les vues afin de trouver une solution politique rapide», affirme le communiqué, soulignant que ladite solution doit reposer «sur les principes du droit international et la Charte des Nations Unies et prend en compte les préoccupations de toutes les parties».
Aucune autorité, ni médias occidentaux n’ont évoqué ce déplacement dans leur communication, ces derniers jours. Mais cela ne veut pas dire que les chances d’aboutir à un accord soient nulles. Il y a lieu de souligner justement que cette initiative est la première du genre depuis le début du conflit. La scène diplomatique mondiale a enregistré des appels téléphoniques entre Vladimir Poutine et quelques chefs d’Etats européens et asiatiques, des négociations ont été initiées à la première semaine du conflit, mais c’est bien la première fois qu’une délégation de haut niveau, mandatée par une organisation régionale, effectue un déplacement auprès des intéressés.
Il va sans dire qu’au vu du poids des pays représentés dans le groupe de contact arabe, le président Russe prendra au sérieux cette médiation, d’autant qu’il sait parfaitement le crédit qu’a la diplomatie algérienne dans le monde. Cela étant dit, il y a de fortes chances que Ramatane Lamamra a dans ses bagages un plan sérieux de sortie de crise. Pour l’heure, il est encore tôt de tirer la moindre conclusion, mais l’on notera néanmoins la réactivité de la Ligue arabe qui joue une belle carte diplomatique dans cette médiation.
Il convient de rappeler que cette tournée s’inscrit dans le cadre du programme d’action du Groupe de contact arabe au niveau ministériel, dont la création a été approuvée par le Conseil des ministres de la Ligue arabe lors de sa 157e session, tenue le 9 mars dernier au Caire, pour suivre et mener les concertations et les contacts nécessaires avec les parties concernées par la question ukrainienne, afin de contribuer à trouver une solution diplomatique à la crise.
Nadera Belkacemi

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