Carences et improvisations en tout genre
Le Professeur Rachid Belhadj directeur des activités médicales et paramédicales à l’hôpital « Mustapha Bacha», a bien raison de déclarer que «L’état d’urgence sanitaire doit être décrété au plus tôt pour éviter la perte de contrôle de la situation» S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le président du Syndicat des professeurs et chercheurs universitaires, a mis en garde contre le nombre croissant de contaminations parmi le personnel soignant, et l’incapacité des établissements publics hospitaliers à prendre en charge le nombre de personnes qui augmente sans cesse, contaminées par le dangereux virant Delta . Sans parler de la demande croissante en oxygène médical qui est indispensable en cas de complications respiratoires graves. Comme la majorité des professionnels de santé publique, le Pr Rachid Belhadj, a insisté sur la nécessité impérieuse de respecter les règles de prévention sanitaire, en raison de l’aggravation de la situation épidémiologique et de la cadence encore trop faible de la vaccination. Et sur le registre de la communication officielle, le Professeur Rachid Belhadj a eu le mérite de souligner que le nombre de cas réel « est plusieurs fois supérieur aux chiffres annoncés », révélant que pas moins de 18 personnes ont perdu la vie durant la seule nuit du 24 au 25 juillet à l’hôpital « Mustapha Bacha » ainsi que la contamination de 25 personnes parmi le personnel soignant et les cadres de la santé. Un témoignage qui rejoint bien d’autres déclarations non médiatisées confiées par des médecins en charge du Covid à Oran, dont près d’une dizaine ont été contaminés la semaine dernière. On sait par ailleurs que le nombre de cas de contaminations déclarés officiellement chaque jour au journal télévisé est bien loin de refléter la réalité du terrain, tant il est vrai que ces chiffres ne sont arrêtés que par le seul cumul des cas signalés au niveau des structures hospitalières et des agences de l’institut Pasteur. Il se trouve qu’un très grand nombre de personnes, voire une majorité, s’adressent à des praticiens et à des laboratoires privés pour une consultation, un test et un traitement en cas d’infection avérée. A quoi donc peuvent bien servir les données officielles annoncées quotidiennement, s’interrogent les mauvaises langues oranaises qui ne cessent de dénoncer les carences et les improvisations en tout genre trop souvent constatées sur le terrain de gestion des grandes affaires locales.
Par S.Benali