Oran Aujourd'hui

Une plage au pied de la Ville ?… Tous les rêves sont permis!

Aménagée il y a cinq ans, en 2018, la fameuse «plage artificielle» des Genêts ne sera toujours pas ouverte à la baignade cet été car beaucoup de contraintes restent encore à lever. Cette plage, n’est en fait qu’une bande sableuse créée artificiellement sur le site côtier rocheux des Henêts fréquenté par les amateurs de pêche à la ligne et des baignades interdites.
Selon des sources proches de la direction locale du Tourisme, beaucoup de travaux restent encore à réaliser avant d’espérer ouvrir cette plage au public dans des conditions acceptables d’accès et de sécurité. Situé au contrebas des falaises de la frange marine, non loin de l’hôtel Four Point de Sheraton, ce projet de plage a été annoncé alors que le chantier de la nouvelle pénétrante portuaire longeant le littoral connaît des retards et des difficultés qui compliquent davantage les conditions d’accès. On sait que la plage a été officiellement interdite à la baignade par un arrêté de wilaya, sans que les Oranais ne sachent trop dans le détail les causes et les raisons précises du «rétropédalage» des pouvoirs publics dans ce projet urbain accueilli avec joie par les habitants de la Cité. On se souvient de l’affluence record enregistrée il y a quatre ans lors de l‘ouverture de la plage avant son interdiction aux baigneurs.
Les observateurs avertis soulignent tous que cette interdiction est essentiellement liée à la mauvaise qualité de l’eau de mer, polluée par le déversement des eaux usées.
De leur côté, les responsables de la direction de l’Environnement ont indiqué que ce site côtier est une endroit où l’eau stagne souvent en raison de l’absence de courant, augmentant ainsi la concentration de polluants qui affectent la qualité des eaux tout le long de la frange marine. Alors, s’interrogent les mauvaises langues locales, pourquoi avoir lancé et entamé ce projet de plage sans avoir écouté l’avis des experts qualifiés? Qui par ailleurs peut ignorer le fléau du déversement des eaux usées vers le littoral marin oranais dans cette zone Est de la ville qui connaît depuis des années une croissance démographique et une extension urbaine sans précédent ? Comment vouloir implanter une «plage artificielle» aux abords d’une autoroute pénétrante vers le port d’Oran sans avoir à étudier à l’avance tous les effets négatifs et les désagréments?
Selon un cadre de l’Algérienne des Autoroutes , maître d’ouvrage de la pénétrante autoroutière, ce projet de plage artificielle serait incompatible avec la pénétrante autoroutière longeant la frange marine, notamment en raison des conditions d’accès au rivage, de sécurité des personnes et des nuisances sonores extrêmes qui seront occasionnées par les centaines de poids lourds appelés à circuler au quotidien sur cet axe routier. Et il est difficile de croire que des travaux et des aménagements complémentaires pourraient être bientôt engagés afin d’assurer une intégration harmonieuse de cette plage artificielle au tissu urbain oranais. Une plage au pied de la Ville «qui a toujours tourné le dos à sa mer» ?… Tous les rêves sont permis!
Par S.Benali

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