Oran

La population entre sarcasme et sidération:
Une campagne électorale en sourdine pour le poste de maire d’Aïn El Turck

Une certaine frénésie, enfantée par une campagne électorale en sourdine, est relevée ces derniers jours dans le chef-lieu de la daïra Des observateurs de la scène politique de la place d’Aïn El Turck s’offusquent devant le grand nombre de candidats, qualifiés «d’opportunistes ne disposant pas de curriculum vitae», qui se démènent pour briguer le poste, tant convoité, de premier magistrat de l’une des plus importantes communes de la wilaya d’Oran, qu’est le chef lieu de cette daïra côtière.

Comment ces candidats n’ayant que peu ou pas de niveau d’instruction se sont invités dans ce bal baroque et loufoque pour prétendre être en mesure de gérer les destinées de cette municipalité où nombre de maires se sont encastrés dans le mur. C’est aberrant et inadmissible du moment que la plupart d’entre eux ont prouvé leur limite lors de leurs brefs passages au sein de l’Assemblée populaire et communale » se sont insurgé sur un ton laborieusement sarcastique nos interlocuteurs, en citant nommément les candidats décriés à titre d’exemple. Cet avis est partagé par un grand nombre d’électeurs de la commune d’Aïn El Turck, qui a invoqué ce malheureux état de fait pour expliquer leur passivité à l’égard de cette précoce campagne électorale. « Il m’est de mon droit de refuser de cautionner cette mascarade. C’est à se demander si nous n’avons pas un manque d’intellectuels et de personnes intègres, qui méritent de prétendre à prendre en mains les destinées de notre commune ? Nous sommes las de la médiocrité » a commenté en substance un cadre dans une entreprise Nationale à Oran, domicilié depuis plus de 30 ans dans la localité de St Germain, sur le territoire de ladite municipalité. Le même son de cloche s’est fait entendre chez nombre d’autres potentiels électeurs, qui ont confié être dans l’expectative devant ce lamentable état de fait. Toujours est-il que la population du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, au même titre que celle de ses trois autres communes, ne semble pas, à priori, accorder une attention particulière à cette campagne électorale en sourdine, qui constitue pourtant l’essentiel de l’actualité. Sur la place d’Aïn El Turck, rien n’augure, en effet, que l’on s’apprête à des élections communales dans cette municipalité côtière, véritable pierre angulaire de la promotion du tourisme, synonyme de création de postes d’emploi. « Un scandale a éclaboussé la dernière mandature avec la mise au placard des membres de l’ancienne Apc, alors que certains élus ont fait l’objet de poursuites judiciaires et condamnés pour malversation. L’autorité administrative à été dans l’obligation de confier la gestion de l’APC au chef de daïra. Ce malheureux état de fait explique en partie, à mon humble avis, l’absence d’engouement de la part de la population dans ces élections » a confié un retraité de l’enseignement, inscrit sur l’électorat de la commune d’Aïn El Turck.
Il importe de signaler en effet que l’ex- wali d’Oran a gelé l’Apc d’Aïn El Turck et confié ses destinées au chef de daïra quelques mois auparavant. La sentence était tombée comme un couperet contre cette Apc, qui était lamentablement secouée par des luttes intestines, opposant le maire à ses pairs et ce, au détriment de toute une population. Notons que cette guerre des tranchées a enfanté une situation de déliquescence, sans pareil, qui a été à l’origine de la paralysie de tous les services de l’Apc, et s’embourbait au fil des jours dans le pourrissement. L’indolence, le farniente et la pagnoterie, qui ont lamentablement prédominé dans la gestion de l’Apc d’Aïn El Turck, ont poussé l’ex- wali d’Oran à réagir à travers une décision de mise au placard de l’ensemble de l’exécutif communal. Cette décision, qui n’est pas une première dans les annales, a déjà été prise au cours du mois d’octobre 2018 par le wali de l’époque à l’encontre de cette même Apc. Les destinées de la principale municipalité de la contrée d’Aïn El Turck ont été, de ce fait, confiées au chef de daïra, qui a, depuis, tenté de colmater de nombreuses sordides brèches dans la gestion morbide à l’origine de la dégradation et de la ruralisation. Du coup le secteur du tourisme, qui était déjà boiteux, notamment avec des plages bidonvillisées, s’est retrouvé subitement le bec dans l’eau, dans le sens péjoratif du terme. Un absurde ridicule outrancier, qui constitue le principal sujet chez les anciens habitants d’Aïn El Turck, et s’est négativement répercuté sur le cadre de vie et celui de l’environnement du chef-lieu de cette daïra, qui a été, ironie du sort, désignée comme zone d’appui pour les jeux méditerranéens qu’organisera la capitale de l’ouest en 2022. Tous les feux clignotent au rouge, dans cette municipalité, qui a été fort malheureusement déjà secouée et piètrement confrontée à une série de scandales ces dix dernières années et ce, avec la suspension consécutive de trois maires durant un seul mandat, pour leur présumée implication dans des affaires liées au détournement du foncier. La dernière Apc, qui a également été éclaboussée par plusieurs scandales en lien avec des griefs similaires, ne semble, à priori, pas avoir dérogé à cette regrettable règle, que lui a léguée sa précédente… et ainsi de suite.
Notons que la daïra a, depuis, tenté de colmater les brèches relevées dans la médiocre gestion, qui est à l’origine de la dégradation et de la ruralisation. «Nous sommes confrontés à un énorme travail pour tenter de redorer un tant soit peu le blason terni de la municipalité d’Aïn El Turck. Tout doit être refait. L’inertie à piteusement prévalue ces dernières années, il faut tout effacer et recommencer depuis le début et ce ne sera pas une sinécure» a confié en substance le secrétaire général de la daïra.
Rachid Boutlélis

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page