Retrouver les vertus du travail
Comme attendu, le plan d’action du gouvernement a été adopté ce jeudi par l’Assemblée populaire nationale. Une adoption à la majorité et non à l’unanimité, car 65 députés ont voté contre ce plan, alors que 318 ont voté oui.
Un vote qui vient après de longues heures de débat, qui si elles ne laissaient pas un grand doute sur l’issue finale qui sera réservé à ce plan, a eu néanmoins le mérite de mettre en lumière deux grandes faiblesses ou insuffisances de ce plan, à savoir l’absence de délais mais aussi de chiffres. Sinon, la grande majorité des interventions ont été axées sur ce souci de mettre en haut des préoccupations le volet social et la nécessité de revoir à la hausse les salaires, à commencer par le smig, pour faire face à la montée toujours inquiétante des prix. Un appel donc pour renforcer le pouvoir d’achat des Algériens. Mais le problème est peut être à voir ailleurs qu’une simple course-poursuite entre salaires et prix, mais plutôt à une maîtrise de l’inflation qui commence à peser sur cette histoire de pouvoir d’achat, un peu plus qu’auparavant.
Car pour revenir au plan d’action, il est surtout axé sur des réformes structurelles dont l’objectif est de relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier, ceci à côté du renforcement de la politique sociale.
Dans ses réponses aux interrogations des députés, le Premier ministre n’a pas éludé les deux centrales d’entre elles, à savoir les délais et les chiffres, affirmant que ce plan, «n’a rien d’un mirage, mais il s’agit plutôt d’un plan élaboré de manière méthodique, et qui sera appliqué selon des mécanismes de suivi stricts, qui ne laisseront aucune place à l’improvisation», rappelant la détermination du gouvernement à assurer «la stricte et effective mise en œuvre» de ce plan.
L’objectif suprême de ce nouveau départ et de ces nouvelles orientations est, pour reprendre les déclarations du Premier ministre, que ce plan «devra permettre à l’Algérie d’arriver à bon port et de réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux».
En attendant le passage du plan devant le sénat, le gouvernement est appelé à jouer collectif et surtout de manière disciplinée pour pouvoir mettre concrètement ce plan en musique sur le terrain, car les objectifs sont très ambitieux pour un pays qui a de tout temps vécu de la rente des hydrocarbures et qui a grandement besoin de redécouvrir les vertus du travail.
Par Abdelmadjid Blidi