Grandement désappointés, des riverains ont pris attache avec notre journal pour dénoncer vivement la déperdition d’un espace de détente et d’une aire de jeux pour enfant, situé à proximité de l’entrée principale de l’hôpital Dr Tami Medjbeur d’Aïn El Turck. Selon le constat, cet espace a été complètement vandalisé et transformé en un lieu de beuverie puant l’urine des marginaux qui le fréquentent assidûment.
« Des bagarres opposent presque régulièrement ces individus au cours de la nuit et leurs cris et leurs propos vulgaires perturbent notre sommeil » ont fait remarquer nos interlocuteurs avec amertume avant de renchérir « il est lamentable d’assister à la dégradation d’un projet d’utilité publique sans que cela n’émeut quiconque ni encore moins susciter une quelconque réaction à même de tenter de le réhabiliter. Ce laxisme a malheureusement grandement favorisé l’étendue de ce massacre à ciel ouvert ». Il importe de rappeler que cet espace de détente a été inauguré au cours de la deuxième semaine du mois de juin 2013 par le wali de l’époque, lors d’une visite de travail effectuée dans la daïra d’Aïn El Turck. Notons qu’une enveloppe de
15 millions de dinars a été dégagée pour financer la réalisation de ce projet d’utilité publique, sur une superficie, qui s’étend sur près d’un hectare, à proximité de l’hôpital d’Aïn El Turck. Cet espace de loisirs a été agrémenté par l’installation d’un mobilier urbain, d’un éclairage d’ambiance et des équipements de jeux pour enfants. Sa réalisation a suscité la satisfaction des familles demeurant dans les alentours immédiats et la joie de leur progéniture. Il est utile de signaler dans ce contexte que la dégradation de la grande majorité des aires de jeux, essaimées à travers la municipalité d’Aïn El Turck, par des actes de vandalisme, perpétrés par l’incivisme en toute impunité, attise le courroux et la sidération des familles. « Des apports considérables ont été nécessaires pour réaliser ces aires de jeux, qui ont été allègrement détériorées par des individus dénués de tout civisme sans être pour autant inquiétés » ont déploré nos interlocuteurs avec une pointe de dépit. Toujours est-il que, selon le constat établi sur le terrain, l’incivilité et l’inculte, bras-dessus bras-dessous, continuent à se donner à cœur joie à travers des actes répréhensibles. La criarde absence d’entretien, ainsi que de suivi rigoureux et régulier, ont contribué pitoyablement à la déchéance pure et simple de ces petits espaces, qui faisaient la joie des enfants. Là où le bât blesse réside dans le fait que ces aires de loisirs, qui ont été pour la plupart réceptionnés moins de dix années auparavant et ont englouti des milliards pour leur réalisation, se trouvent aujourd’hui dans un déplorable état. Ce désolant constat n’a nullement fouetté les consciences et encore moins poussé les responsables concernés, à tenter de sauver ce qui reste des branlants meubles à travers des opérations de restauration. Le regard du promeneur dans la municipalité d’Aïn El Turck est désormais agressé par l’état de déliquescence, qui va crescendo de ces petites aires de loisirs pour enfant dont la grande majorité est tapissée d’un éventail varié de toutes sortes de détritus en guise de gazon, allant des tessons de bouteilles de boissons alcoolisées aux fameux sachets bleus, hideux décor incontesté, qui s’est imposé en ces lieux à la faveur de l’insouciance des uns et des autres.
« C’est vraiment affligeant de constater, sans pouvoir rien faire, la descente aux enfers de ces aires de jeux et de détente » a commenté un riverain domicilié à proximité du petit jardin de Bouiseville, qui s’était exécrablement et rapidement réduit en peau de chagrin un laps de temps après sa restauration avant d’être, fort heureusement, réhabilité par des adeptes du beau. En effet, une insurrection de la bonté, qui mérite d’être signalée, s’est spontanément manifestée chez des riverains de la localité de Bouisseville et ce, à travers la réhabilitation de ce jardin, faisant face au bureau de poste, avec à la clé l’installation d’un mobilier urbain adéquat. Les bienfaiteurs ont admirablement réussi à sauver les meubles en restaurant complètement cet espace.
Ces lieux sont depuis le point de ralliement de nombre de familles, qui s’y installent dans une ambiance conviviale jusqu’à l’apparition de l’étoile du berger. Certaines familles, viennent d’Oran, pour fuir éphémèrement, l’espace d’un après-midi, la claustration dans le béton suintant l’humidité dans les sordides cités dortoirs de la banlieue d’Oran et le stress enfanté par le confinement, pour s’installer en ce lieu, judicieusement réhabilité par de farouches défenseurs de l’environnement. Il convient de signaler dans cette même optique que hormis le jardin public de la localité de Claire Fontaine, qui du reste nécessite beaucoup plus d’attention et autant d’entretien, aucun lieu de détente n’a été aménagé pour les familles. Rappelons à ce sujet l’annonce de la réalisation d’une forêt récréative au lieudit Aïn Khadija, sur les hauteurs de la commune de Mers El Kébir, qui a suscité la joie des familles, mais qui ont, cependant, vite déchanté en ne voyant rien venir.
Il s’agissait en fait d’une superficie de 20 hectares, ayant fait l’objet huit ans plus tôt d’une étude de faisabilité, pour le lancement d’un projet d’aménagement, qui devait comprendre entre autres, l’installation d’un mobilier urbain adéquat à ces lieux. Le but était de transformer cette zone en un lieu de détente pour familles. Un comité de suivi a été chargé d’évaluer les moyens financiers et autres nécessaires à la réalisation de cette forêt récréative, la première du genre dans cette contrée, dont la réception était prévue, selon les estimations, au cours de la saison estivale 2014.
Le projet de réalisation de cet espace de détente dans cette zone magnifiquement boisée, a malheureusement été mis aux oubliettes pour des raisons indéterminées. Plusieurs autres projets de lieux de loisirs et d’espaces de détente pour famille ont été annoncés au cours de l’année 2015 dans d’autres zones essaimées à travers le territoire de cette contrée, qui renferment d’énormes potentialités touristiques mais aucun d’entre eux n’a vu le jour. Il avait été en effet aussi question au cours de la même époque d’une étude de faisabilité d’un projet de grande envergure, relatif à la réalisation d’un parc aquatique et d’un lieu de détente pour les familles ainsi que des aires de jeux pour enfants, prévu sur la superficie ayant abrité l’ex-décharge communale du village de Cap Falcon, qui a été éradiquée. A l’instar de la fameuse forêt récréative d’Aïn Khadija, celui du parc aquatique ne sont finalement que des projets morts nés. Une utopie remplace une autre.
Rachid Boutlélis