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FILIÈRE DE L’HUILE DE TABLE:
A Oran, une initiative est lancée pour se substituer aux importations

Produit alimentaire de large consommation, l’huile de table fait face à des perturbations récurrentes dans la distribution. Pour se substituer aux importations de la matière première nécessaire à la production de l’huile de table, une initiative a été lancée à Oran. Rentrant dans le cadre d’une stratégie du gouvernement visant à assurer la sécurité alimentaire, les services agricoles de la wilaya d’Oran encouragent la culture du colza, matière première nécessaire à la production de l’huile de table.

«L’Algérie se trouve actuellement dépendante du marché mondial pour son approvisionnement en huiles alimentaires et tourteaux destinés à l’alimentation animale. Sur le marché international, les prix du colza atteignent 1100 •/tonne contre seulement 350 •/t en 2019. Flambée des prix, tensions liées au conflit en Ukraine, dérèglement climatique, Covid-19, spéculation sur le marché mondial… Il y a une conjonction de facteurs complexes qui ont perturbé l’approvisionnement du marché international. Cette tension de la disponibilité de la matière première nécessaire pour la production de l’huile végétale sur le marché mondial va encore durer », analyse M. Selouane, enseignant en sciences économiques à l’université d’Oran.

Quelle est la solution ?

«Pour atteindre l’autosuffisance en huile alimentaire, la seule solution est de produire le colza localement pour permettre de couvrir nos besoins en huiles végétales et de réduire nos importations», répond l’économiste.
Une première expérience de la culture du colza a été lancée récemment à Boutlélis, dans la wilaya d’Oran.
Les graines de colza sont plantées sur une surface d’un demi-hectare dans un champ expérimental de l’exploitation agricole Dennouni Sid Ahmed. L’expérience a été menée en collaboration avec l’Institut technologique des grandes cultures de Sidi Bel-Abbès.
«Dans un souci d’assurer la sécurité alimentaire et de disponibilité en huiles végétales, le ministère de l’Agriculture, en association avec différents partenaires nationaux a œuvré pour le développement de la filière du colza. L’Algérie vise les 100 000 hectares d’ici à 2024, le gouvernement soutenant fortement la culture du colza. Avec une telle production, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural espère couvrir 70 % des besoins en huiles alimentaires, à horizon 2024», affirme de son côté, un cadre d’une subdivision de l’agriculture de la wilaya d’Oran.
«Le programme du ministère vise la plantation de plusieurs milliers d’hectares. Afin d’intéresser les agriculteurs, le prix d’achat du quintal de colza a été fixé à 9 000 DA», poursuit ce responsable. L’amélioration de la productivité de la culture du colza est un enjeu clé pour bâtir une alternative durable aux importations.
«Avec de nouvelles variétés introduites (plus productives et plus adaptées), un paquet technique associé en plus d’un encadrement rapproché des producteurs ont permis d’enregistrer de bons rendements», explique un cadre de l’Institut technique des grandes cultures qui a grandement impulsé la relance du colza.
«Pour motiver les agriculteurs, il faut encourager la création d’entreprises fournissant les intrants (semences et désherbants), l’encadrement et la formation des agriculteurs et leur garantissant, selon un contrat programme, l’achat de toute leur production de graines de colza à un prix fixé à l’avance», indique ce cadre.
Pour ce dernier, «l’intervention de l’Etat est importante sur la formation des agriculteurs à cette culture, et sur la communication de ses bénéfices et de sa rentabilité.» Le développement de cette culture est, aujourd’hui, un enjeu clé et majeur pour bâtir une alternative durable aux importations.
Imad. T

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