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Ahmed Attaf à l’Onu : «L’établissement de l’État palestinien est un impératif absolu»

Évoquant la question du Sahara occidental, M. Attaf a affirmé qu’elle demeure une question de décolonisation. «Le peuple sahraoui reste en droit d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination»

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a réaffirmé, lundi à New York, l’appel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur de l’octroi à l’Etat de Palestine du statut de membre à part entière de l’ONU, soulignant que le monde entier doit comprendre que l’établissement d’un Etat palestinien n’est pas un choix mais un impératif absolu pour rétablir la sécurité et la stabilité dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Lors de son allocution devant le segment de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Attaf a déclaré que l’Algérie « salue l’élan des reconnaissances diplomatiques de l’Etat de Palestine, et renouvelle l’appel lancé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour permettre à l’État palestinien d’obtenir le statut de membre à part entière de notre organisation onusienne », ajoutant que « le monde entier doit comprendre que l’établissement de l’État palestinien n’est pas un choix mais un impératif absolu, ce n’est pas une faveur, mais un droit légitime et profondément enraciné, et ce n’est pas un souhait, mais une condition sine qua non, indispensable et incontournable pour rétablir la sécurité et la stabilité dans toute la région du Moyen-Orient ».
Cette situation impose à l’ensemble de la communauté internationale davantage de responsabilités, notamment, celle « d’agir pour que la fin de la huitième décennie de notre organisation soit la fin des souffrances, des tragédies et des épreuves infligées au peuple palestinien, la responsabilité d’œuvrer à épargner aux pays voisins de la Palestine, notamment le Liban, la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, les horreurs des menaces et des dangers que le projet expansionniste israélien leur promet, ainsi que la responsabilité d’œuvrer à préserver les fondements et piliers de la solution à deux États et d’accélérer l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec Al Qods pour capitale, comme solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien », a-t-il soutenu.
Évoquant la question du Sahara occidental, M. Attaf a affirmé qu’elle demeure une question de décolonisation. «Le peuple sahraoui reste en droit d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, et le fait accompli imposé dans les territoires sahraouis reste une occupation aux yeux du droit international et de la doctrine immuable des Nations unies», précisant que « le temps peut retarder la réalisation d’un droit, mais il ne peut l’annuler, et ne saurait justifier le fait de légitimer l’injustice et d’annuler le droit, cette auguste assemblée en est le meilleur témoin, en donnant raison à mon pays et à mon peuple il y a sept décennies ».
La véritable solution escomptée à ce conflit doit impérativement respecter cinq principes majeurs, à savoir : « que cette solution se fasse sous le parrainage total et permanent de l’ONU, qu’elle soit fondée sur des négociations directes entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, qu’elle soit élaborée et définie par les deux parties au conflit, et non imposée ou dictée par l’une d’elles ou par toute autre partie, que le contenu de cette solution soit conforme aux exigences de la doctrine onusienne de décolonisation et d’équité pour les peuples sous occupation, et qu’elle permette au peuple sahraoui d’exercer réellement son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies », a souligné le ministre d’État.
Abordant la crise libyenne, qui se complique de jour en jour, selon lui, « vu l’intérêt international décroissant pour celle-ci et l’absence de toute perspective réelle de règlement pacifique escompté », et 14 ans après son déclenchement, ce pays frère demeure « otage des divisions que les ingérences étrangères attisent, nourrissent et exploitent conformément à des plans qui ne veulent pas du bien à la Libye, ni à sa sécurité, ni à sa stabilité ».
Sur le plan continental élargi, M. Attaf a indiqué que l’Algérie réaffirme « son engagement à contribuer, comme partie prenante, à l’action africaine commune, d’autant plus que l’Afrique est à l’orée d’une étape charnière de son histoire, tiraillée par les défis qui pèsent lourdement sur elle d’une part, et les opportunités qui jettent les bases de sa renaissance pérenne, d’une autre part ».
Quant à l’espace euro-méditerranéen, M. Attaf a déclaré que l’Algérie continue d’« assurer les responsabilités qui lui incombent en tant que partenaire constructif et fiable, pleinement engagé dans tous les efforts et initiatives visant à assurer la sécurité et la prospérité dans cet espace commun ».

Anissa Mesdouf

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