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Visite du ministre des Affaires étrangères en Espagne:
Alger et Madrid sur la même longueur d’onde

Le partenariat algéro-espagnol n’exclut aucun secteur d’activité et s’étend «sur l’ensemble des questions et dans tous les domaines d’intérêt commun», précisément dans le contexte global actuel «marqué par des crises pluridimensionnelles», rapporte la même source.

Assez solides et confortées par un accord gazier mutuellement bénéfique, les relations algéro- espagnoles gagneraient à se diversifier au plan économique et à se renforcer sur les aspects sécuritaires. Le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, qui a clos, hier, une visite à Madrid, affirme y avoir constater une volonté commune de coopérer dans tous les domaines. Le ministre qui aspire, au nom de l’Algérie, à concrétiser «des relations équilibrées qui préservent les intérêts de part et d’autre et de consolider la coordination» espère voir se fructifier «la concertation autour des différentes questions qui concernent la région». Sur son compte Twitter, Sabri Boukadoum annonce de multiples entretiens avec les dirigeants espagnols et souligne une détermination à la consolider «la coopération dans tous les domaines, notamment économique, dans le but de concrétiser des relations équilibrées qui préservent les intérêts des deux parties, tout en consolidant la coordination et la concertation autour des différentes questions qui concernent la région». Le twitt ministériel traduit la réussite du séjour madrilène du ministre des Affaires étrangères.
Sur le plan de la communication officielle, il y a lieu de retenir le communiqué au ton optimiste du ministère des Affaires étrangères qui, retenant que la visite «s’inscrit dans le cadre des consultations traditionnelles et régulières entre les deux pays, signataires, depuis 2002, du «Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération», poursuit également l’objectif assumé des deux parties de «développer davantage le dialogue politique et le partenariat stratégique entre les deux pays». Lequel partenariat n’exclut aucun secteur d’activité et s’étend «sur l’ensemble des questions et dans tous les domaines d’intérêt commun», précisément dans le contexte global actuel «marqué par des crises pluridimensionnelles», rapporte la même source.
Les deux pays sont aussi indirectement concernés par la question de décolonisation du Sahara occidental, dont il est souligné le rôle historique de l’Espagne en tant qu’ancien colonisateur, mais qui semble quelque peu s’être éloigné de ses responsabilités dans le dossier sahraoui. La position de l’Algérie est clairement exprimée par son ministre des Affaires étrangère dans l’entretien accordé au quotidien espagnol El Païs. Franchement et sans détour, le ministre a souligné que «l’Espagne ne pouvait se cacher indéfiniment derrière les Nations Unies». Pour le chef de la diplomatie algérienne, l’Espagne doit intervenir. «Je sais que c’est compliqué, mais nous ne pouvons laisser les choses telles quelles 40 ans encore», a-t-il soutenu. Commentant la position de l’Espagne sur la question sahraouie, le ministre a répondu : «Je n’ai pas de leçons à donner. L’Espagne ne peut s’exonérer de sa responsabilité historique (…) Il faut que sa position soit plus claire». Le propos et limpide et l’invitation à assumer un rôle historique est on ne peut plus directe. «Il y a des combats et des morts. C’est dramatique car tous les Sahraouis ont de fortes racines en Espagne, je n’ai rencontré personne qui n’ait pas de connexion, y compris les jeunes. Tous parlent espagnol. C’est une question que nous devons aborder plus sérieusement. On prend une résolution, puis une autre… qui ne mènent à rien, seulement au blocage et on sait déjà qui bloque. Certains pays passent leur temps à insulter», dénonce M.Boukadoum.
Mais ce reproche diplomatique n’entame en rien l’excellence des relations politiques entre les deux pays et l’ambition d’Alger et de Madrid d’élever la coopération économique au rang qu’elle mérite.
Yahia Bourit

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